Les efforts pour le règlement de la crise, par la voie du dialogue et l'action politique, se poursuivent en Libye, où le débat sera ouvert sur la rédaction de la future constitution du pays en parallèle avec le processus de pourparlers entre Libyens, alors que les violences continuaient mercredi à frapper certaines régions du pays. Dans ce sens, le président de la Commission de la rédaction du projet de Constitution, Ali Tarhouni, a indiqué que la rédaction d'un projet de constitution se fera en Libye, sur la base des propositions parvenues au comité en charge du dossier. Les propositions concernent notamment le caractère de l'Etat ainsi les instances principales de l'Etat libyen, qui, a-t-on indiqué, se dirige vers l'instauration d'un système parlementaire et une gouvernance décentralisée. Consciente des obstacles et des défis que posent une telle tâche, la commission avait entamé son travail en avril 2014 en impliquant pas moins de soixante membres élus. Par ailleurs, livrée aux milices depuis la chute de Mouammar El-Gueddafi en 2011, la Libye est le théâtre de combats entre différentes factions, en plus de la guerre que se livrent les milices et les forces pro-gouvernementales. Le pays compte deux gouvernements et Parlements, l'un à Tripoli sous la coupe de milices et l'autre dans l'Est à Tobrouk, reconnu par la communauté internationale. Soulignant leur engagement aux principes adoptés dans la déclaration finale du premier round de dialogue, tenu le 11 mars dernier à Alger, les partis et acteurs politiques libyens, ayant participé à la seconde réunion du dialogue inter-libyen, tenue lundi et mardi à Alger, ont déploré la persistance des hostilités et de la violence dans plusieurs régions de Libye. Ils se sont dits à nouveau, préoccupés par la recrudescence des actes terroristes qui constituent une menace à la sécurité nationale et à la paix sociale mettant en avant la nécessité de conjuguer les efforts pour combattre le fléau terroriste incarné par Ansar Echaria, Daech et Al-Qaïda sous toutes ses formes et aspects et quels qu'en soient les motivations. Favoriser le dialogue et l'action politique pour une solution globale Ils ont exprimé leur engagement en faveur du dialogue politique comme option unique pour la sortie de la crise dans leur pays exprimant leur soutien aux efforts consentis dans ce sens. Par ailleurs ils ont réitéré leur appel à toutes les parties à mettre fin immédiatement aux hostilités et à créer un climat favorable qui conforte le dialogue. Dans ce sens, les participants ont mis l'accent sur la nécessité de consolider tous les autres processus qui expriment les larges et diverses opinions et orientations du peuple libyen pour appuyer le processus politique fondamental visant une solution globale de la crise en Libye sur les plans politique et sécuritaire. Tout en exprimant leur soutien au cadre général défini dans le "projet d'accord de transition politique en Libye", les participants ont soumis des idées constructives et positives pour consolider le projet d'accord. Ils ont souligné l'importance de parvenir à un accord global sur tous les aspects de la crise en Libye. Nécessité d'un gouvernement d'union nationale Les parties libyennes au dialogue d'Alger ont souligné l'impératif d'accélérer l'accord pour la formation d'un gouvernement d'union nationale à travers un plan d'action consensuel et des dispositifs de sécurité provisoires dont le cessez-le-feu, le retrait des groupes armés des villes, agglomérations et structures vitales, des dispositifs de contrôle du désarmement par le biais de mécanismes de contrôle, la dissolution de tous les groupes armés conformément à un plan national de désarmement et leur insertion dans les institutions civiles et sécuritaires. La formation d'un gouvernement d'union nationale constitue "une priorité" pour rétablir la stabilité en Libye et opérer des reformes constitutionnelles, a-t-on affirmé. En parallèle, des appels sont lancés pour que l'Etat libyen prenne la responsabilité de la mise en œuvre des arrangements sécuritaire prévus par le projet d'accord politique dont 90% du contenu a eu l'accord des partenaires au dialogue. Le Conseil de sécurité de l'Onu a, pour sa part, exhorté toutes les parties prenantes libyennes participant aux négociations à se mettre d'accord sur la formation d'un gouvernement d'unité nationale capable de mettre fin à la crise politique, sécuritaire et institutionnelle de la Libye. Exprimant sa profonde préoccupation face à la poursuite des violences dans le pays, le Conseil a réaffirmé qu'il ne pouvait y avoir de solution militaire à la crise en Libye, appelant à la cessation des hostilités afin de créer un "environnement paisible et propice à l'établissement d'un dialogue inclusif". Le Conseil de sécurité a enfin réaffirmé son "ferme attachement à la souveraineté, l'indépendance, l'intégrité territoriale et l'unité nationale de la Libye".