Le procès de 23 personnes physiques et morales accusées de corruption dans l'affaire de l'autoroute est-ouest, qui a éclaté en 2009, a pris fin jeudi avec des acquittements prononcés par le président du tribunal criminel d'Alger, qui a débouté les parties civiles. Quinze personnes et sept entreprises étrangères étaient dans le box des accusés dans ce procès qui a duré huit jours, après deux reports et une tentative de la défense de le requalifier, en 2014, en correctionnelle. Le procès a débuté dimanche 30 avril avec la mise en place du cérémonial traditionnel à un tribunal criminel: présence des accusés, en liberté provisoire et en détention, présence des témoins, constitution du jury et lecture des 250 pages de l'arrêt de renvoi. Le procès se poursuivra jusqu'à dimanche 3 mai, avec la dernière plaidoirie au menu, celle du défenseur du principal accusé, Chani Madjdoub. Auparavant, le représentant du ministère public avait requis de lourdes peines de prison, notamment contre Chani et Khelladi (20 ans de prison). Durant les huit jours de ce procès, qui s'est déroulé sur un air de scandale financier, un des accusés, Adou Tedj Eddine étant cité dans l'affaire Swissleaks, tous les accusés sont passés à la barre et ont été aussi bien entendus qu'interrogés par le président du tribunal sur le degré de leur implication dans cette affaire. Les deux principaux accusés, Chani Medjdoub et Khelladi Mohamed ont écopé de chacun de 10 ans de prison, d'une amende de plusieurs millions de dinars et la saisie de leurs biens et avoirs. L'ex-SG du ministère des travaux publics Bouchama Mohamed a été un des trois prévenus acquittés dans ce procès. Les sept entreprises étrangères (Citic Crcc- Chine, Cojaal- Japon, Pizarroti-Suisse, Caraventa-Suisse, Isolux Corsan- Espagne, SMInc-Canada et COBA-Portugal) ont été quant à elles condamnées, en tant que personnes morales, à payer au trésor public cinq millions de dinars chacune. En 2006, le marché pour la réalisation de l'autoroute Est-ouest a été attribué au groupe chinois "CITIC-CRCC", avec un coût de 6 milliards de dollars. Mais, de réévaluation en réévaluation, le projet a approché les 13 milliards de dollars, selon le ministre des travaux publics, Abdelkader Kadi. Les avocats de Chani et Khelladi ont par ailleurs annoncé qu'ils vont se pourvoir en cassation. Par ailleurs, le Tribunal criminel d'Alger a rejeté les demandes de dédommagement matériel et moral des parties civiles, dont le Trésor public, qui se sont estimées lésées dans l'affaire de l'autoroute est-ouest. Le montant qui avait été demandé par le trésor public s'élève à 12 millions de DA à l'encontre de Khelladi Mohamed et Chani Medjdoub, les deux principaux accusés dans cette affaire. Quant à l'Agence nationale des autoroutes (ANA), elle a demandé que les accusés lui versent solidairement cinq millions de DA pour la dédommager du préjudice moral qu'elle a subi suite à cette affaire. Le tribunal a refusé également la constitution comme partie civile de l'administration douanière, considérant que cette dernière n'a pas subi de ''préjudices en relation avec cette affaire''.