Le prévenu Chachoua Abdelhafid qui était chargé de la sécurité et du transfert des fonds de Khalifa Bank a nié lundi devant le tribunal criminel de Blida les accusations retenues contre lui. Chachoua est poursuivi pour association de malfaiteurs, faux en écriture et vols multiples, des accusations qu'il a niées en bloc. Ancien inspecteur de police à Tipaza avant de rejoindre Khalifa Bank, l'accusé a affirmé que le transfert des fonds des différentes agences de la banque vers la caisse principale de Cheraga se "faisait de manière légale et que toute opération de transfert était supervisé par un caissier de la banque". Il a également nié avoir reçu un ordre oral ou écrit de Abdelmoumene Khelifa pour remettre de l'argent à des connaissances de ce dernier, à lui personnellement ou à des membres de la banque ou du groupe. L'accusé a nié aussi ses déclarations devant le juge d'instruction et la police judiciaire selon lesquelles Abdelmoumene Khelifa l'ait chargé de joindre par téléphone le responsable de la caisse principale pour lui demander de lui envoyer de l'argent, soulignant ne pas se rappeler de la "valeur exacte de la somme (entre un million et dix millions de DA)". Il a affirmé "n'avoir aucune connaissance de la demande que Nekache Hamou, directeur général adjoint chargé de la comptabilité et du budget à Khalifa Bank a dit avoir reçue de lui pour le règlement de la situation de la caisse principale". Interrogé par le juge sur ses biens et ceux de sa famille y compris les biens immobiliers acquis en une seule année par son père et son frère, il les a justifiés par la réussite de son père qui possède 10 hectares de terres agricoles dans la ville de Htatba (Tipaza). Il a également indiqué avoir acquis ses deux villas (une à Cheraga et l'autre à Tipaza), grâce aux bénéfices réalisés de son activité commerciale et l'aide de son père". En 2007, le prévenu Chachoua a été condamné dans cette affaire à 10 ans de prison ferme assortie d'une amende d'un million de DA et la saisie de sa maison sise à Cheraga. Affaire Khalifa : l'ex-directeur du développement technique, Chachoua Badreddine, s'explique sur les faits retenus contre lui Le procès en cassation de l'Affaire Khalifa s'est poursuivi lundi en début d'après-midi, avec l'accusé Chachoua Badreddine qui a nié tous les faits retenus contre lui, indiquant que la structure qu'il dirigeait au sein du groupe Khalifa était chargée uniquement de la conception infographique. M. Chachoua qui était directeur du développement technique et de la communication au sein du groupe Khalifa, a expliqué au juge que sa mission, de par sa formation d'architecte, consistait à vérifier "les conditions requises pour l'ouverture des agences bancaires du groupe sur le territoire national", précisant toutefois que la décision ne lui revenait pas, en réponse à la réflexion du juge lui rappelant que son rôle était "primordial et a permis l'ouverture de 150 agences". A la question relative aux contrats publicitaires, et les opérations de sponsoring M. Chachoua explique: "je n'étais pas chargé des contrats publicitaires, j'étais juste en charge de l'infographie, de même pour les cadeaux de fin d'année", ajoutant qu'il s'agissait de stylos, d'agendas, de calendriers et de montres dont "le prix varie entre 2.000 et 8.000 dinars alors que le budget annuel pour ces cadeaux est, selon le juge, de 15 millions de dinars. Concernant le couffin du Ramadan que le groupe Khalifa distribuait, l'accusé a déclaré que "c'était le directeur de l'agence Khalifa de Rouiba, M. Remila qui s'en occupait, d'ailleurs à son installation comme administrateur, Mohamed Djellab s'était interrogé sur la présence de documents relatifs aux actions caritatives". Devant l'incapacité du prévenu de donner son évaluation du couffin de Ramadan, le juge précise que "le couffin du ramadan était estimé à 12.000 DA et le montant global à 250 millions de dinars". S'expliquant sur le sujet, il fait savoir que l'opération se faisait en collaboration avec le Croissant rouge algérien du temps de son président Boukhroufa et à laquelle tous les travailleurs étaient impliqués. Répondant au juge qui le confrontait avec ses déclarations lors du procès de 2007, M. Chachoua a relevé que lors du procès de 2007, les accusés "n'avaient pas l'occasion de tout dire et que la juge s'était acharnée contre eux tout autant que le procureur". Répondant à une question du juge Antar Menouar sur l'origine de ses biens et ceux de sa famille, dont la villa de Blida, celle achetée au nom de sa mère, l'appartement d'El Achour et les véhicules, l'accusé a précisé qu'il s'agissait d'une extension d'une vieille villa familiale, d'une superficie de 600 m2, d'un appartement non fini acheté à 4 millions de dinars, et un véhicule acheté, certes, dit-il, au nom du groupe pour bénéficier d'une remise conséquente, mais payé sur des fonds propres par son gendre, ajoutant qu'en intégrant le groupe il jouissait déjà d'une bonne situation financière. Quant aux documents trouvés chez-lui lors des perquisitions, M. Chachoua a dit qu'il a considéré ces papiers "sans importance". Le procureur a pour sa part, rappelé à l'accusé que parmi les documents trouvés chez lui, le contrat de l'achat de la villa de Ben Aknoun au nom de sa mère, et des documents bancaires de retrait de sommes de devises. Les chefs d'inculpation retenus contre M. Chachoua sont, entre autres, association de malfaiteurs, recel, faux et usage de faux de documents officiels, corruption et trafic d'influence. Le procès se poursuit avec l'audition du père Chachoua, chargé de la sécurité au niveau de l'agence Khalifa de Blida.