L'audition de la fille de l'ex-PDG d'Air Algérie, Melle Linda Benouis a été marquée mercredi à Blida par sa confrontation avec Abdelmoumène Khelifa au sujet du prêt qu'elle a contracté auprès de Khalifa Bank, ce dernier ayant nié en avoir été directement saisi. Auditionnée dans l'après-midi lors de la 14ème journée du procès de Khalifa Bank, Melle Benouis a répondu des délits "d'abus de confiance" et de "préjudices" occasionnés à Khalifa Bank, à la suite du prêt contracté en 2001 auprès de la Direction générale de la banque, où elle exerçait en qualité de Directrice de la monétique. Le prêt d'une valeur de 900 millions de centimes ayant servi à l'achat d'un appartement a été remboursé, en trois tranches en 2002, grâce à un prêt octroyé par un proche à elle, décédé la même année, a dit l'accusée. Interrogée sur la "preuve" de ce remboursement, l'accusée a fait valoir une lettre de remerciements qu'elle a adressée à Abdelmouméne Khelifa pour lui avoir accordé le prêt en question. Le juge Antar Menouar interpelle le concerné pour corroborer les dires de la prévenue. L'ex-patron du groupe Khalifa intervient par dire que cette dernière "a dû faire la demande de prêt auprès de la direction générale de la banque" et qu'il "ne pense pas" avoir reçu ladite lettre de remerciements. Le président du tribunal l'accule ensuite sur la nature de l'achat, à savoir qu'il s'est agi d'une "villa et non pas d'un appartement", se référant à la déclaration de l'ex-administrateur de Khalifa Bank et ancien ministre des Finances, Mohamed Djellab, lequel s'est appuyé sur des documents de ladite banque. Rétorquant à cette accusation, Melle Benouis s'en est défendue, affirmant avoir acquis le second bien. Ce sera au tour du procureur général, Mohamed Zerg Erras, de l'interroger sur les conventions qu'elle aurait signées avec diverses entreprises pour faire des placements auprès de Khalifa Bank, avant de lui asséner le "lien" entre ces contrats et l'octroi du prêt obtenu pour l'achat de son appartement. Citant à titre d'exemple le placement de la Mutuelle des travailleurs de la Poste et des télécommunications (ex-PTT), le représentant du ministère public a observé que "c'est l'argent de ses travailleurs, entre autres, qui a permis l'acquisition du montant de l'immobilier". Avec la même énergie, la fille de l'ex-dirigeant d'Air Algérie, feu Tayeb Benouis, dément ces affirmations et soutient "n'avoir jamais signé une convention dans ce sens car n'ayant pas les prérogatives" pour le faire. "Et comme par hasard, le parent qui vous a emprunté l'argent du remboursement est décédé en 2002!", a lâché le procureur général, suggérant ainsi douter de sa version. Pour avoir été responsable du service juridique de Khalifa Bank, Boualem Lâaouche a été confondu pour "non dénonciation d'un crime", à la suite de la découverte en 2003 de la faille financière de 3,2 milliards de DA à la caisse principale de ladite banque, en sus des déficits enregistrés au niveau des agences de celles-ci. Le juge Antar Menouar lui fera rappeler qu'il a été saisi début 2003 par l'ancien administrateur de la banque, Mohamed Djellab pour déposer deux plaintes distinctes au sujet des failles en question. "Il faut vous mettre à ma place dans le contexte de l'époque pour comprendre que des circonstances indépendantes de ma volonté ont empêché que je dépose dans les délais, la plainte auprès du procureur de la République concernant les agences", s'est-il défendu, expliquant avoir accompli cette procédure "à temps", s'agissant de la caisse principale. C'est au tour du procureur général, Mohamed Zerg Erras, de le questionner sur "l'irrégularité" qui consistait en la présence simultanée de deux Directeurs de la comptabilité à Khalifa Bank. En réponse, l'accusé a indiqué que cela ne "relevait pas de ses prérogatives". Il aura le même argument s'agissant de la non tenue des Assemblées générales annuelles durant la période 1999-2001, relevée par le même procureur général, concluant sa défense en ces termes : "Si Kaci Ali était resté à la banque, on en serait pas là !". Pour sa part, le directeur commercial de Khalifa Airways puis Directeur général (DG) d'Antinéa, dépendant du groupe Khalifa, Chafik Bourkaib, a comparu pour le délit d'"abus de confiance" et pour "préjudices" occasionnés à Khalifa Bank, conséquemment à l'obtention d'un ordinateur portable durant son exercice. Affirmant avoir gardé le matériel informatique "uniquement pour en préserver la base de données en raison de l'absence d'autres possibilités de sauvegarde", il a assuré l'avoir restitué, le 11 décembre 2003, à la Gendarmerie nationale.