Les dépôts effectués par les responsables de la Caisse nationale de retraite (CNR) au niveau de banque Khalifa ont été faits suite à la décision du bureau du Conseil d'administration et sans l'"aval franc" de la tutelle, a indiqué dimanche devant le tribunal criminel de Blida, l'ex-directeur général de cet organisme, Beldjoudi Mohamed-Tahar. L'ex-directeur de la CNR a affirmé devant le tribunal criminel de Blida, lors de son passage en tant que témoin dans l'affaire Khalifa, que "le ministère du Travail et de la Sécurité Sociale n'avait pas donné son aval explicite à la décision du bureau du conseil d'administration pour le dépôt des 1200 milliards de centimes de la caisse dans la banque Khalifa. Il a ajouté que la dite instance n'avait pas reçu de réponse écrite du ministère, notant donc qu'"il ne s'agit pas de refus". Interrogé par le juge Antar Menouar sur les procédures d'usage pour la prise d'une telle décision, Beldjoudi a expliqué qu'"habituellement les décisions sont prises par les 29 membres du conseil d'administration et non pas par le bureau, mais cela a été fait exceptionnellement car le règlement intérieur le permettait". Ce à quoi le juge rétorque en disant que "le dépôt en lui-même était illégal déjà dans ce cas". Selon le témoin, les dépôts ont été effectués à l'époque de son prédécesseur, Arrifi Salah. Ce dernier, accusé dans cette affaire de "corruption, d'abus de confiance et de trafic d'influence" avait déclaré qu'"il nÆétait pas dans l'obligation d'attendre la réponse du ministère sachant que la caisse jouissait d'une autonomie financière et de statut de personne morale". Il avait précisé que le bureau du conseil d'administration avait avisé le ministère juste après avoir procédé aux dépôts de l'argent de la CNR par le bais de son secrétariat mais "n'a pas reçu de réponse". Le témoin Beldjoudi a soutenu en outre, que 800 millions de centimes avaient été toutefois, retirés suite à la décision du conseil d'administration qui s'était réuni le mois d'octobre 2002,et qui avait posé le problème desdits dépôts au niveau de Khalifa, ajoutant qu'il avait appris "à travers une commission d'enquête du ministère que le directeur financier de la caisse avait bénéficié d'un million de dinars et le directeur de la caisse de wilaya d'Oum El-Bouaghi de deux véhicules touristiques en contrepartie de ces dépôts". Par ailleurs, le tribunal a entendu, durant cette 23ème journée du procès, plusieurs autres témoins dont le directeur général des Moulins des Bibans, Taleb Belaid ainsi que le chef de département des finances et du budget de l'Institut de cartographie d'Hussein Dey (Alger). Les deux témoins ont affirmé que "les placements à termes dans Khalifa Bank visaient à renflouer les caisses au vu des taux d'intérêts pratiqués par celle-ci et qui oscillaient entre 9, 5 et 10,5, au moment où les banques publiques les avaient baissés de 19% à 5%".