L'Union européenne (UE) a annoncé lundi le lancement d'une mission navale de lutte contre le trafic de migrants en Méditerranée, qui consiste dans un premier temps à une surveillance accrue des réseaux de passeurs. L'opération est censée à terme permettre de détruire les embarcations de passeurs en Méditerranée, notamment les "bateaux mères" qui servent à tracter en haute mer des radeaux de fortune chargés de migrants, a indiqué un porte-parole de l'UE. Elle a été décidée par les chefs de la diplomatie de l'UE à l'ouverture de leur réunion mensuelle à Luxembourg, a-t-il précisé. Les premiers déploiements de navires de l'opération, baptisée EU Navfor Med et dont le QG est à Rome, sont attendus dans une semaine. L'idée d'une telle mission est née "il y a exactement deux mois après la mort de 900 personnes" dans le naufrage d'un chalutier chargé de migrants, au large de la Libye à la mi-avril, a rappelé la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, en arrivant à la réunion. "Il fallait une réponse européenne", a-t-elle souligné, en assurant que ce déploiement militaire fait partie d'un ensemble de mesures de l'UE pour répondre à la crise des migrants en Méditerranée. Outre cette mission navale, l'UE envisage des quotas pour répartir les immigrés entre pays européens. Mais cette idée est loin de faire l'unanimité dans les autres capitales européennes. La question des migrants a pris de l'ampleur ces derniers mois en Europe, après plusieurs naufrages de navires remplis d'immigrés en Méditerranée, chaque fois avec un bilan humain très lourd.