Le Centre Mondial de Cyclisme de l'Union Cycliste International (UCI) à Aigle en Suisse est un lieu d'excellence pour les futurs cadors du peloton venus de tous les continents dont les Erythréens Daniel Teklehaimanot et Merhawi Kudus, sociétaires de la formation sud-africaine MTN-Qhubeca. Situé à Aigle en Suisse, une petite ville de neuf mille habitants, le Centre Mondial de Cyclisme reçoit chaque année une centaine de jeunes coureurs cyclistes du monde entier. C'est au sein de ce centre que Christopher Froome, venu du Kenya, et vainqueur du Tour de France 2013, a aiguisé son appétit de victoires sous la houlette du coordinateur technique de la Fédération algérienne de cyclisme (FAC), Michel Thèse. Depuis 2002, ils sont soixante-deux coureurs africains à être passés dans ce lieu. Parmi eux, plusieurs ont pu signer un contrat professionnel, comme les Algériens Youssef Reguigui et Hichem Chaababe, les Erythréens Daniel Tekleaimanot, Merhawi Kudus, ou encore le Sud-Africain Jacques Janse Van Rensburg. Avec un budget annuel de 2.800.000 euros, le Centre Mondial du Cyclisme sous l'égide de l'Union Cycliste Internationale (UCI) donne une chance aux coureurs des pays émergents. "Ici, on commence par identifier le talent des coureurs. Il n'est pas rare qu'un jeune arrive en se disant qu'il ne sera jamais bon en montagne. Mais c'est au Centre mondial de s'assurer qu'il ne passe pas à côté de ses capacités", a fait savoir le responsable de cette institution, Jean-Jacques Henry. Détecter les talents de demain Les jeunes coureurs n'arrivent pas à Aigle par hasard. Partout dans le monde, l'UCI a des émissaires qui ont la tâche d'aller détecter des individus sur les courses amateurs. Parfois, ce sont les fédérations nationales qui font des propositions. Il y a aussi des stages d'identification de talents. En 2014, cinquante coureurs juniors ont été accueillis dans un centre en Argentine. Cinq d'entre eux ont ensuite intégré le Centre mondial. " Je suis heureux d'être ici. J'ai tout ce qu'il me faut pour ne penser qu'au cyclisme. Je travaille dur, mais je veux y arriver. J'espère que ce passage à Aigle va me donner la possibilité de devenir professionnel", raconte le Rwandais Valens Ndayisenga, le vainqueur du Tour du Rwanda. Le grimpeur qui a fait ses preuves au Tour d'Algérie cycliste, sait que c'est la chance de sa vie et il n'a pas l'intention de passer à côté. " C'est un très bon grimpeur, mais il a des lacunes techniques en descente. Au début, il était systématiquement lâché dans les courses. Il avait peur et ne savait pas comment gérer. Il n'avait surtout pas beaucoup de pratique à des vitesses élevées. Au niveau international chez les moins de 23 ans, on atteint facilement les 80 km/h", a ajouté Jean-Jacques Henry. Au Centre mondial, il n'y pas que les entraînements qui font partie de l'apprentissage. Chaque coureur doit prendre soin de son matériel. Il doit au minimum faire les réparations basiques comme changer une chaîne, réparer sa roue et nettoyer sa machine. " Si on parle d'un sport désormais mondialisé, il faut que tous les continents soient représentés. Le Centre mondial est important pour les pays qui n'ont pas de structure, contrairement à la France, l'Allemagne ou la Grande-Bretagne", avance de son côté Dave Brailsford, le manager de Christopher Froome et de l'équipe Sky. "Cela donne une opportunité formidable. C'est grâce à eux que Christopher Froome est venu en Europe. Ce sont des gens sérieux et selon moi il faudra que ce soit encore plus important. La famille du cyclisme doit adhérer à ce genre de projet pour aider ceux qui ont moins de chance de passer professionnel dans leur pays.", a-t-il conclu.