La violence est toujours de mise en Libye, où les heurts et les combats entre les forces gouvernementales libyennes et des rebelles continuent d'être signalés dans l'est du pays malgré l'accord de paix conclu le 11 juillet entre plusieurs parties impliquées dans le conflit. Le 11 juillet, des parties libyennes ont paraphé un accord de paix et de réconciliation au terme de plusieurs mois de négociations conduites sous l'égide de l'ONU, entre autres, les pourparlers d'Alger. Cet accord devait ouvrir la voie à un gouvernement d'union nationale dans un pays qui compte deux gouvernements, et à un arrêt des combats. Il constituait une lueur d'espoir pour les Libyens. Néanmoins sur le terrain, la situation n'a pas beaucoup changé. Poursuite des violences sur le terrain Dimanche, un conseiller à la Cour d'appel, Salem Mohamed Namli, a été enlevé par un groupe armé affilié à l'organisation autoproclamée Etat islamique (EI/Daech) dans la ville de Syrte, a annoncé l'organisation libyenne pour les jurys. Cet enlèvement intervient après une série de kidnappings d'avocats et de jurys depuis deux ans. La violence et l'insécurité sont quotidiennes en Libye. Le pays est mis sous le dictat de divers groupes armés, qui se battent pour le contrôle des points stratégiques. Deux soldats ont également été tués jeudi dans des combats opposant les forces gouvernementales libyennes et des rebelles dans le centre de Benghazi. Dans leur offensive, les forces gouvernementales ont lancé une nouvelle tentative pour récupérer le port commercial où des groupes armés tiennent des positions. Au cours de la semaine précédente, les autorités italiennes avaient a annoncé l'enlèvement de 4 ressortissants italiens se trouvant aux alentours de Tripoli par des milices. A Sebha la situation n'est pas meilleure. Cette ville située dans le sud du pays est le théâtre d'une guerre d'influence entre les tribus touareg à leurs rivales Toubous. Une quarantaine de personnes ont été tuées en l'espace d'une semaine, lors des affrontements entre les tribus rivales avant que les deux parties ne concluent un accord pour la fin des combats. Le gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale a exhorté, dans un communiqué, les deux tribus à "cesser les combats et à régler leur différend par le dialogue". Il a déploré ces violences récurrentes dans ces régions, selon lui dues aux "luttes pour le pouvoir politique et économique". Inquiétudes face au chaos libyen La Libye a sombré dans l'anarchie après la chute du régime de Mouammar al-Gadhafi en 2011, et les milices y font la loi. Une coalition de milices notamment, Fajr Libya, s'est emparée en 2014 de Tripoli, poussant le gouvernement reconnu par la communauté internationale, ainsi que le Parlement, à s'exiler dans l'est du pays. A cet effet, les pays voisins de la Libye (Tunisie et l'Egypte) n'ont pas caché leur préoccupation. La Tunisie a sécurisé ses frontières avec la Libye de peur que le chaos libyen ne rampe sur son sol. Le Caire de son coté a appelé la communauté internationale à agir pour établir l'ordre. Le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en Libye, Bernardino Leon, a appelé les Libyens à continuer sur la voie du dialogue après le paraphe du 11 juillet de l'accord de paix entre les parties libyennes. L'envoyé de l'ONU a rappelé que le paraphe n'était qu'une étape dans le processus destiné à surmonter les divisions institutionnelles et politiques, dont le gouvernement de Tripoli n'a pas pris part. Selon lui, un gouvernement d'Union national ne peut être que le seul interlocuteur permettant de s'attaquer de manière efficace à la menace terroriste. En attendant un rétablissement de la paix et un retour à la stabilité, ils continuent à faire face aux violences, formulant l'espoir de voir la paix revenir dans le pays, à travers la dialogue et la concertation inclusifs. (Par Narimane BELHACENE)