La troupe nationale des arts populaires du Soudan a offert au public, lundi soir en ouverture de la semaine culturelle soudanaise à Constantine, à travers des chants et des danses, un voyage fascinant sur les traces de l'antique Nubie. Organisé à la maison de la culture Malek-Haddad dans le cadre de la manifestation "Constantine, capitale 2015 de la culture arabe", le spectacle de près de deux heures a permis aux constantinois de découvrir une musique typique à cette région de l'Afrique, mais très diversifiée. Au cours de cette soirée qui s'est déroulée en présence du ministre d'Etat, ministre la culture soudanais, Mustapha Ahmed Mohamed Tirab et de l'ambassadeur de la République du Soudan à Alger, Issam Aouadh Metouali, les membres de la troupe nationale des arts populaires, en habits traditionnels, ont entamé leur prestation avec des chansons de la région de Halfa, vantant la beauté de la femme soudanaise, sur un rythme endiablé de percussions, plongeant l'assistance dans une ambiance survoltée. Des monts de Nouba, la troupe a présenté un spectacle époustouflant, sur un rythme appelé Kambala, mettant en scène des danses tribales et des costumes hautement colorés, illustrant le courage et la bravoure du guerrier soudanais, dans une chorégraphie captivante, longuement ovationnée. La troupe a ensuite "embarqué" le public vers l'est du Soudan, à Beja, pour présenter un tableau de danses sur le rythme Sira reproduisant, au moyen de chants et d'une chorégraphie très recherchée, la joie de vivre, la vie et l'amour dans cette région du pays de la vallée du Nil. L'ouverture de la semaine culturelle soudanaise à Constantine a été entamée avec des morceaux de musiques féeriques exécutés par le flûtiste et compositeur Hafedh Abderrahamane accompagné par Sadek Hacene, reflétant la splendeur du Soudan et sa diversité musicale et culturelle. Le poète et ancien ministre de la culture, Sadek Al Moudjtaba, a également raconté, par la beauté du verbe, l'Algérie, son histoire et ses martyrs et a évoqué les relations solides et fraternelles qui lient l'Algérie au Soudan, suscitant une grande émotion. A travers son poème "Leila", le poète a également déclamé les Révolutions arabes, les rêves "détournés" et la division dans les rangs de la nation arabe. Dans une brève allocution précédant l'ouverture de la semaine culturelle de la République du Soudan à Constantine, Mustapha Ahmed Mohamed Tirab a mis en relief "l'apport de la culture dans le renforcement des liens entre les deux pays". Il a également affirmé que les intellectuels soudanais, présentés comme "les mieux placés" pour saisir la composante ethnique et culturelle du peuple, "contribuent à l'instauration d'un dialogue national et à la propagation de la culture de la paix". Organisée par l'Office national de la culture et l'information (ONCI), la semaine culturelle soudanaise qui se poursuivra jusqu'au 30 du mois en cours, propose aussi au public une exposition de photographies consacrée aux anciens instruments musicaux des différents régions du pays. Une expo qui représente prés de 15 ans de recherches, de collecte et d'indentification d'un patrimoineimmatériel constituant la mémoire collective du Soudan.