Le médiateur de l'ONU en Syrie, Staffan de Mistura, a déclaré mercredi devant le Conseil de sécurité vouloir inviter les Syriens à des "discussions thématiques, parallèles ou simultanées, par l'intermédiaire de groupes de travail". "Il n'y a pas encore de consensus" sur une transition politique en Syrie, a déclaré M. de Mistura, soulignant que l'ONU "est obligée" de poursuivre ses efforts. Le médiateur onusien présentait pour la première fois devant le Conseil les résultats de plusieurs mois de consultations avec les principaux acteurs de la crise syrienne, dont les pays de la région. "Beaucoup d'entre eux nous ont dit de ne pas réunir une conférence de Genève 3 car nous n'en sommes pas là", a-t-il constaté. Les deux précédentes sessions de négociations à Genève entre le gouvernement et l'opposition syriens en 2014 s'étaient soldées par des échecs. "Malheureusement il n'y a pas encore de consensus sur la manière d'appliquer le communiqué de Genève", adopté par les grandes puissances et fixant les modalités d'une transition politique en Syrie, "ou sur une négociation formelle", a rappelé M. de Mistura, constatant la tragédie qui s'aggrave (en Syrie), ce qui oblige, a-t-il dit, l'Onu de "maintenir ce dossier sur la table". Il a proposé ainsi "d'approfondir le format des consultations de Genève", expliquant avoir "l'intention d'inviter les Syriens à des discussions thématiques, parallèles ou simultanées, par l'intermédiaire de groupes de travail" qui étudieraient divers aspects de la transition sous la férule d'un "comité de direction". Quatre dossiers principaux seront abordés : "La sécurité pour tous (mettre fin aux sièges, accès aux soins médicaux, libération des détenus)", les questions politiques dont les élections, l'aspect militaire (lutte contre le terrorisme et cessez-le-feu éventuels) et la reconstruction du pays. M. de Mistura a noté que le contexte avait changé depuis les conférences de Genève avec l'émergence du groupe autoproclamé "Etat islamique" (EI/Daech), qui "a fait de l'antiterrorisme une priorité" pour beaucoup. "La peur de voir flotter des drapeaux noirs (emblèmes de l'EI) sur Damas a amené certains à reconsidérer leur position", a-t-il souligné. Le nouveau plan de paix, a-t-il conclu, devra avoir le soutien du Conseil de sécurité et de la communauté internationale, et impliquer les acteurs régionaux. "Un tel mécanisme de soutien international pourra conduire à terme à la formation d'un groupe de contact". M. de Mistura n'a pas donné aucun détails dans l'immédiat sur les participants à ce dialogue, ni fixé le moindre calendrier. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé le Conseil à soutenir ces propositions et à "convaincre les parties syriennes de participer de manière constructive au processus", soulignant que "le statu quo en Syrie est inacceptable". "Il faudra s'assurer que ces négociations préparatoires ne seront pas exploitées cyniquement pour continuer à tuer", a-t-il cependant averti. Le SG de l'ONU s'est déclaré "prêt à convoquer une conférence internationale de haut niveau pour avaliser les recommandations ou l'accord" qui sortiront de ce processus.