Le chanteur algérien d'expression kabyle Ali Amrane a animé mercredi soir un concert devant un public conquis, en clôture du 8e Festival international de la littérature et du livre de jeunesse (FELIV) ouvert le 23 juillet dernier. Devant un public nombreux venu l'applaudir à la salle Ibn Zeïdoun de l'Office Riadh El Feth (Oref), Ali Amrane a offert à ses admirateurs, près d'une heure et demie durant, un florilège de pièces qu'il a écrites et composées. Accompagné par Daniel Largent à la basse, Khoualef Hassane à la batterie, Nazim Krideche à la guitare, Younes Kati aux percussions et Samir Sebban au claviers, le guitariste rockeur algérien a rendu une prestation pleine aux formes modernes, "empreintes d'authenticité mélodique et non rythmique", a-t-il déclaré, afin "d'éviter les aspects folkloriques incompatibles avec le Rock". Une vingtaine de pièces tirées de ses quatre albums, Amsebrid (2001), Xali Sliman (2005), Akka id Amur (2009) et Tizi n Leryah (2015) ont été interprétées dans le genre rock par le chanteur aux cheveux longs et décoiffés, façon Mick Jagger, leader du groupe mythique anglais des Rolling Stones. Sofina, Hurya, Ssawlegh-n, Anefas i tuzyint,Tilufa, Anefet-yi Kan, A Bu Lahmum, Aqlelas, D yir Ddunit, Tabalizt et Vghigh Aqemhamlagh sont quelques unes des pièces savamment rendues par l'artiste et son groupe, à un public euphorique qui s'est totalement relâché. Enchaînant les chansons au "groove" qui incitait au déhanchement, Ali Amrane et ses musiciens ont donné à leur concert des allures grandioses grâce notamment à un sans faute de la régie technique qui a bien maîtrisé l'Intensité sonore (montée en décibels) et le gros son propre au genre musical choisi. Côté contenu, les textes de Ali Amrane sont utiles dès lors qu'ils abordent, a-t-il déclaré à l'APS, des sujets "sociopolitiques, culturels, identitaires, égalitaires de l'homme et la femme, etc". Le public, de l'avis d'un connaisseur, aura assisté à un "spectacle de haute facture", servi par une harmonisation soumise à des arrangements bien travaillés avec un accompagnement en arpège, en plaquage d'accords ou encore en marquages, collectifs, moments de synchronisation de tout l'orchestre. "C'est tout de même bizarre de constater que Ali Amrane soit sollicité à l'étranger et pas dans son propre pays", s'exclame une admiratrice à l'issue du concert. Ali Amrane, a déclaré être "en projet d'un nouvel opus, un travail de recherche dans lequel quelques conceptions de la chanson kabyle déjà existantes seront revisitées et reprises dans de nouvelles versions actualisées". Placé sous le signe du renouveau, le 8e Festival international de la littérature et du livre de jeunesse (FELIV- 23 / 29 juillet), alliant réflexion et divertissement aura suscité l'intérêt relatif des initiés et l'indifférence des plus jeunes, de l'avis des observateurs. La participation d'une cinquantaine d'auteurs de 20 pays, d'une soixantaine d'éditeurs ainsi que de nombreux écrivains algériens représentant trois générations qui se sont investi dans différentes activités littéraires (conférences, contes, cafés littéraires etc), a été constatée lors de ce 8e Feliv. Certaines activités se sont déroulées au niveau de trois stations du métro d'Alger tandis que d'autres ont été organisées dans les places communales d'El-Harrach, Rouiba ainsi que dans la ville de Cherchell, au-delà du principal espace aménagé à Riad El-Feth.