Un cri d'alarme sur l'aggravation rapide du niveau de malnutrition au Yémen en raison du conflit, a été lancé mardi par le rapporteur des Nations Unies sur le droit à la nourriture. "La situation concernant les enfants est particulièrement alarmante, des rapports indiquent que 850.000 souffrent de malnutrition sévère, un chiffre dont on attend qu'il atteigne 1,2 million dans les prochaines semaines si le conflit persiste au niveau actuel", déclare dans un communiqué Hilal Elver. "Alors que l'escalade du conflit continue, plus de 12,9 millions de personnes survivent maintenant sans un accès adéquat à des aliments de base", souligne le rapporteur des Nations Unies. Le siège de divers gouvernorats a empêché l'approvisionnement, notamment en blé, des populations civiles et les raids aériens de la coalition arabe ont visé des marchés locaux et des camions de vivres, relève le communiqué. "Affamer délibérément les civils dans les conflits internationaux ou internes peut constituer un crime de guerre, et peut aussi constituer un crime contre l'humanité en cas de blocage de la nourriture et l'approvisionnement", met en garde le communiqué. Il s'inquiète également de l'accès à la nourriture et à l'eau pour les prisonniers et rappelle que le Yémen importe 80% de ses besoins alimentaires. Le rapporteur demande une nouvelle trêve humanitaire, comme celle appliquée à la fin du ramadan le mois dernier, afin de permettre d'approvisionner les civils en nourriture et en médicaments. La guerre au Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule arabique, a fait près de 4.000 morts, pour moitié des civils, selon l'ONU. Le CICR estime à 1,3 million le nombre de déplacés.