Le Parlement non reconnu par la communauté internationale et siégeant à Tripoli a décidé de se joindre au nouveau round de négociations sur la Libye prévu jeudi et vendredi à Genève sous l'égide de l'ONU, selon un de ses membres. La participation du Congrès général national (CGN) était appelée avec force par l'émissaire de l'ONU pour la Libye, Bernardino Leon, qui a encouragé mardi le CGN à "participer, discuter, à exposer ses points de vue et continuer à essayer de trouver une solution le plus tôt possible". L'ONU va chercher à Genève à faire progresser les négociations en vue d'un accord pour mettre fin au conflit en Libye, minée par les rivalités politiques, les violences meurtrières et l'effondrement de son économie. Elle a souligné "l'extrême urgence" d'un règlement politique. "Le CGN a décidé de participer aux sessions de dialogue à Genève. Nous allons y participer de façon sérieuse", a déclaré mercredi soir l'un des responsables du CGN, Mahmoud Abdelaziz. La délégation se rend à Genève "de façon à inclure les changements que nous réclamons dans le projet d'accord", a-t-il ajouté. M. Abdelaziz a également indiqué que la rencontre mardi à Istanbul entre une délégation du CGN et M. Leon avait été "positive, et M. Leon a promis de discuter, de façon sérieuse, de l'introduction de modifications dans le projet d'accord". Le Parlement reconnu par la communauté internationale, siégeant à Tobrouk (est), participe aux discussions mais son rival, le CGN, sous la coupe de la coalition de milices Fajr Libya, les boycottait après avoir refusé de ratifier l'accord "de paix et de réconciliation" conclu le 11 juillet. La réunion d'Istanbul a permis d'aborder les divergences mais n'a pu examiner toutes les questions qui auraient dû l'être, a précisé la mission des Nations unies pour la Libye (UNSMIL) dans un communiqué. L'ONU espère aboutir à un accord entre les parties vers le 20 septembre afin qu'il puisse être mis en oeuvre un mois plus tard. A Genève, les discussions porteront notamment sur les noms des ministres appelés à faire partie du gouvernement d'union nationale, première étape en vue de mettre le pays sur la voie de la réconciliation. Le Parlement de Tobrouk a pour cela adopté mardi la liste de ses 12 candidats, dont une femme, qui compte l'ancien chef de la diplomatie libyenne Abdel Rahmane Chalgham, selon l'agence de presse officielle.