L'émissaire de l'ONU pour la Libye, Bernardino Leon, devait rencontrer hier à Istanbul les représentants du Congrès général national (CGN), le Parlement non reconnu par la communauté internationale et siégeant à Tripoli, pour les convaincre de participer à la prochaine ronde de pourparlers destinés à mettre fin à la crise politique dans ce pays. M. Leon, qui a souligné «l'extrême urgence» d'un règlement politique en Libye, va tenter de convaincre le CGN de participer à ces entretiens prévus à Genève les 3 et 4 septembre, selon un communiqué de l'ONU publié lundi soir. Le CGN était absent des derniers pourparlers qui se sont tenus en août à Shkirat (Maroc) pour finaliser les annexes d'un accord portant notamment sur la formation d'un gouvernement d'unité nationale dans un pays miné par les rivalités politiques, les violences meurtrières et l'effondrement de l'économie. Près de quatre ans après la chute du régime de Maâmar El Gueddafi en 2011, la Libye est plongée dans le chaos avec deux Parlements - et deux gouvernements - rivaux, le CGN sous la coupe de la coalition de milices Fajr Libya et l'autre siégeant à Tobrouk (est), reconnu par la communauté internationale. M. Leon a appelé à une accélération des négociations, en soulignant que la situation se détériorait en Libye avec «la crise de l'immigration qui provoque un grand nombre de morts», et la poursuite des violences meurtrières avec la montée en puissance du groupe jihadiste Etat islamique. Il avait expliqué l'absence du CGN au Maroc par la démission de deux membres de sa délégation et par le temps mis pour «reconstituer une délégation». Le CGN, réclamant des modifications, avait refusé de ratifier l'accord «de paix et de réconciliation» conclu le 11 juillet et signé par les autres parties à la table des négociations.