La relance de la croissance économique et l'industrialisation du pays passent par l'apport des Investissements directs étrangers (IDE) qu'il faut encourager et leur faciliter l'accès par l'ajustement des lois, a indiqué mercredi à Alger, l'ancien ministre Abdelhamid Temmar. "Le retour des IDE est obligatoire, car il n'est pas possible d'industrialiser le pays sans cet apport. Même les pays les plus développés s'échangent entre eux ce genre d'investissements, donc il faut absolument revoir la loi pour les encourager à venir", a estimé M. Temmar, également expert en économie. Il s'exprimait en marge d'une conférence qu'il a animée à l'Institut national d'études de stratégies globales (INESG), sous le thème " l'économie algérienne et le contre choc pétrolier: enjeux et perspectives". Selon lui, les IDE qui, certes, "ne défendent généralement que leur intérêt" doivent être traités et étudier au cas par cas, ce qui permettra de protéger l'économie nationale de "leurs agressions" et n'autoriser, après les négociations avec les investisseurs étrangers, que les "bons investissements" qui rapportent, entre autres, la technologie, les marchés, la formation et les possibilités d'exportation. C'est pourquoi, estime-t-il, "il n'était pas nécessaire de voter la loi 51/49%" qui régit l'investissement étranger car l'Algérie avait déjà des mécanismes qui protègent son économie et lui permettant de faire une sélection après étude des projets. S'agissant de la situation actuelle de l'économie nationale dans un contexte caractérisé par la chute des prix du pétrole, M. Temmar a jugé qu'elle était "très difficile", et cela "n'est pas propre à l'Algérie, mais qui touche, à des degrés divers, tous les pays pétroliers dans le monde". Il a, toutefois, précisé que c'est la deuxième fois que l'Algérie traverse une situation pareille après celle de 1986, en regrettant "qu'on n'ait pas tiré les conclusions de notre propre histoire". "Nous aurions pu, peut être amortir mieux cette situation en prenant certaines décisions il y a dix ans de cela", soutient-il estimant que l'Algérie a toujours une marge de manœuvre de deux à trois années grâce à ses réserves de changes. Concernant les mesures que prévoit le gouvernement pour faire face à la conjoncture pétrolière actuelle, M. Temmar, a estimé que réduire les dépenses de l'Etat, passe soit par la réduction du nombre des fonctionnaires ce qui reste "difficile à accepter", soit par la réduction des programmes d'investissement, "ce qui réduira la croissance économique, car c'est l'investissement qui fait vivre l'économie". Le conférencier a également jugé "difficile" de pouvoir contenir les importations d'autant que cette mesure peut probablement générer un "départ immédiat de l'inflation" puisque, a-t-il dit, "nous vivons de l'importation". Pour remédier à cette situation, l'expert recommande, outre la relance "immédiate" des IDE, de "reprendre tout ce qui a été fait depuis les années 2000 en faveur des investissements et l'industrie, le réétudier dans le fond, écarter les mesures qui ont des effets de ralentissement et renforcer les mesures qui peuvent aider la croissance économique".