La Ligue des conseils arabes économiques et sociaux et instances similaires, créée vendredi à Alger aspire à faire face à la conjoncture et aux défis actuels qui se posent aux pays arabes à travers le renforcement de l'action arabe commune. Les fondateurs de la Ligue visent à assurer un équilibre entre le développement économique et la satisfaction des besoins socioéconomiques des peuples arabes en coordonnant les actions des conseils économiques et sociaux des pays membres, d'une part, et celles des instances internationales similaires, d'autre part. Le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Ramtane Lamamra a affirmé lors des travaux de la première conférence de la Ligue, que la création de cette instance "constitue une nouvelle forme de l'action arabe commune et d'une coordination efficace visant la préservation de la paix sociale et de la stabilité". Ce nouvel espace arabe tend également à jeter les bases d'un dialogue social aux niveaux arabe et national en tant qu'outil de bonne gouvernance permettant de faire face aux défis actuels et futures et aux crises qui menacent l'existence de certains pays arabes", a indiqué M. Lamamra. Cette situation exige une réflexion en vue de renforcer la coopération entre les pays arabes et approfondir le dialogue à même de faire face aux crises socioéconomique, sécuritaire et politique, a-t-il ajouté. M. Lamamra a souligné à cette occasion la détermination de l'Algérie à appuyer de tels efforts et initiatives, ainsi que le dialogue social aux niveaux national, arabe et international afin de parvenir à la cohésion requise pour la création de la richesse et de l'emploi pour les jeunes. Le président du Conseil national économique et social (CNES) Mohamed Seghir Babes a estimé, pour sa part, que la création de cette instance est un "acquis important pour les pays arabes à la lumière du contexte international caractérisé par une situation économique et sociale difficile". Il a indiqué dans ce contexte que la Ligue oeuvrera à l'accompagnement des gouvernements arabes en impliquant les organisations patronales, les syndicats et la société civile en vue de réaliser le développement dans tous les pays arabes. Les travaux de cette conférence seront sanctionnés, selon M. Babès, par une feuille de route claire, comportant des mesures et des propositions à même "d'atteindre le leadership au niveau international et de concrétiser les objectifs du développement durable". De son coté le secrétaire général de la Ligue internationale des conseils économiques et sociaux et instances similaires Patrick Venturini a salué le rôle de ce genre d'instances dans la consécration de la culture "des institutions participatives" afin d'améliorer la situation des travailleurs, des organisations syndicales et des organisations de la société civile et de les faire connaitre à travers le monde. Selon M.Venturini a souligné l'intérêt arabe accordé à ces conseils permettra -dans le cadre de la coordination avec les conseils internationaux- de partager la valeur ajoutée de ses efforts, ce qui permettra, a-t-il ajouté, de renforcer le rôle des conseils dans la nouvelle gouvernance. Le même responsable a exprimé son souhait d'intensifier l'action commune avec cette Ligue, d'oeuvrer à la création de La ligue des conseils méditerranéens économiques et sociaux et d'aider certains pays à créer leurs propres conseils économiques et sociaux nationaux. En général "la création de cette instance a permis aux conseils européens de trouver des partenaires similaires au niveau arabe, de tant plus que la partie européenne a besoin d'un partenaire similaire qui lui permettrait d'identifier les points faibles et les répercussions négatives de la situation économique dans la région", a indiqué le représentant de l'Organisation des conseils européens économiques et sociaux Henri Malus. La création de cette Ligue arabe est à même d'accélérer l'unification de l'action arabe et de définir plusieurs priorités économiques notamment la création d'emplois, la contribution des organisations syndicales et de la société civile et l'intensification de la coopération entre les peuples pour réaliser la prospérité, a affirmé l'ex directeur général de l'organisation arabe du travail (OAT) Ahmed Mohamed Lokmane. La stabilité de l'environnement économique et social dans les pays arabes constitue "un facteur essentiel d'attraction des investissements qui cherchent la condition de paix sociale, ce qui nécessite l'élargissement de la création de ces conseils afin qu'ils soient un cadre important pour l'examen de ces questions". Il a en outre appelé les gouvernements à soutenir ces conseils pour les aider à réaliser les objectifs pour lesquels ils ont été crées afin d'approfondir l'action démocratique et orienter les politiques définissant la sécurité de la société et éviter les répercussions négatives de la mondialisation notamment dans les pays en développement. Selon le même responsable, cette Ligue trouvera dans les expériences de certains pays arabes et agences internationales à l'instar de l'Algérie "une plate-forme adéquate pour tirer profit des expériences qui consolident la confiance en son action".