Dès son adhésion en tant que membre à part entière à l'Organisation des Nations Unies, le 8 octobre 1962, l'Algérie s'est imposée comme un acteur autonome et très actif pesant sur la scène internationale notamment en matière de résolution des conflits et son appui aux mouvements de libération et des luttes pour l'indépendance, témoigne l'écrivain iranien, Ardavan Amir-Aslani, dans un ouvrage édité par Média-Plus. Intitulé "l'Age d'or de la diplomatie algérienne", l'auteur retrace, dans son ouvrage, exposé au 20ème Salon international du livre d'Alger (Sila), le parcours riche et les réalisations de la diplomatie algérienne depuis juillet 1962, année de son accession à l'indépendance, jusqu'à la fin des années 1970, une période couronnée par d'incontestables succès. Cet '"âge d'or" trouvait ces assises, écrit l'auteur, dans des fondamentaux du non-alignement, la lutte contre l'impérialisme et le colonialisme, du soutien aux mouvements de libération nationale, également dans la coopération avec les pays du tiers-monde. Dans ce sens, M. Amir-Aslani, spécialiste de la géopolitique du Moyen-Orient, rappelle que la politique étrangère algérienne, définie dans le "Programme de Tripoli", a été conduite durant cette période avec pertinence par trois personnalités: Ahmed Ben Bella (président de la République1962-1965), Houari Boumédiène (président de la République 1965-1978) et Abdelaziz Bouteflika (ministre des Affaires étrangères 1963-1978 et actuel président de la République). Dynamisme diplomatique de l'Algérie en temps de conflits Dans cet ouvrage, l'auteur met en évidence le dynamisme et l'efficacité de la diplomatie algérienne en temps de crise, citant deux initiatives fructueuses, comme la médiation de l'Algérie qui a permis en 1981 la libération des Américains pris en otages à l'ambassade des Etats Unies à Téhéran. Alors que les négociations autour du problème américano-iranien concernant les cinquante-deux otages étaient dans l'"impasse", la médiation algérienne conduite par feu Mohamed Seddik Benyahia parvienne à avoir "une réponse définitive" de Téhéran concédant la libération des otages. La seconde consécration est liée à la mission de paix menée par l'Algérie visant à éviter une guerre entre l'Iran et l'Irak en 1980. Par ailleurs, M. Amir-Aslani, explique que cette présence diplomatique algérienne et ses prises de positions dans un environnement internationale de conflits étaient en phase avec les principes fondamentaux structurant sa politique étrangère. L'esprit de cette diplomatie constante et convaincue trouve également son expression, note l'auteur, à travers une prise de positions franches en soutien au causes justes, telles que les luttes des peuples palestiniens et sahraouis. Alger, capitale du tiers monde et Mecque des révolutionnaires Deux chapitres ont été, par ailleurs dédiés, à la place qu'occupait l'Algérie auprès des pays africains et autres figures révolutionnaires de notoriété planétaire, tels que Nelson Mandela (Afrique du sud), Ernesto Che Guevara (cubano-argentin), Amilcar Cabral (Guinée Bissau) et Samora Machel (Mozambique). L'auteur évoque également la diplomatie économique déployée par l'Algérie, qui a fait preuve d'"attitude pragmatique", tout en se referant, constamment, aux principes idéologiques rigoureux, non alignement et anti impérialisme. Ardavan Amir-Aslani, a pu compter pour réaliser cet ouvrage sur plusieurs personnalités algériennes et le ministère français des Affaires étrangères qui ont mis à sa disposition leurs archives. Inauguré mercredi dernier par le Premier ministre Abdelmalek Sellal, le 20e Sila se poursuivra jusqu'au 7 novembre au Palais des expositions des Pins maritimes avec la participation de plus de 900 exposants