‘‘Hammam Baghdadi'‘ de l'éminent metteur en scène Irakien, Djaouad El Assadi, a clôturé en apothéose mercredi soir, au théâtre Abdelmalek Bouguermouh, la 7ème édition du festival international de théâtre de Béjaïa. L'œuvre, qui retrace le vécu et l'enfer de l'Irak, avant et après l'invasion américaine a livré un spectacle de très haute facture, servi par un texte poignant et sublimé par des acteurs exceptionnels, que sont Haider Abou Haider et Aboud Harakni qui se sont rendus maître de cette farce tragique qui met en scène, les souffrances d'un pays ruiné, dévasté et plongé dans le bain de l'absurde.. Tantôt légers, tantôt graves, toujours incisifs les deux compères ont réussi à en fixer avec beaucoup d'émotion le cheminement, la substance et les furies, jusqu'à en perdre la raison. Au cœur du drame, deux frères, qui exercent comme chauffeur de bus sur la ligne redoutable reliant Baghdad (Irak) à Damas (Syrie) et qui se retrouvent seuls dans un Hammam a plaisanter sur les choses de la vie, a se taquiner et accessoirement à rêver. Mais dans leur euphorie, les vapeurs du bain aidant, des souvenirs tragiques, jusque-là enfouis remontent en surface, et les perturbent. Et pour cause ! Chacun d'eux a été témoin de terribles violences durant le règne de la dictature ou pendant l'invasion américaine mais tues par peur de représailles. Si bien qu'a la douleur des drames vécus, s'est ajoutée la mauvaise conscience pour mieux les châtier et les pousser à la folie. La pièce a captivé de bout en bout. Et le choix de sa programmation en clôture du festival, résonne comme une synthèse de la réussite de cette édition qui a réuni des spectacles absolument époustouflants, à l'instar de la pièce de Victor Rizsakov ‘‘ la coiffeuse'‘ (Hongrie), qui a littéralement décoiffé, ‘‘Clan Mac Beth'‘ de l'Italien Daniele Scattina, qui a donné un coup de jeune à la pièce de Shakespeare ou encore ‘‘d' exil en exil'‘ de mathiu Chardet, qui a bercé au-delà de toute attente, avec la poésie et les strophes de Nezim Hikmat. Tous les spectacles, une cinquantaine ont connu un accueil retentissant, selon les organisateurs du festival qui ont estimé, l'afflux du public, durant une semaine à plus de 80.000 personnes.