Les participants aux deuxièmes journées du registre des Accidents vasculaires cérébraux ont insisté au terme de leurs travaux samedi à Oran sur l'élaboration d'une charte pour l'accessibilité des sujets âgés, victimes d'AVC. "La nouvelle attitude thérapeutique a donné d'énormes espoirs aux personnes du troisième âge présentant des risques vasculaires, contribuant ainsi à réduire leur mortalité, comme en témoignent les résultats récents obtenus par le laboratoire de recherche sur la surveillance des AVC de la faculté de médecine d'Oran", ont-ils souligné, estimant "injuste de ne pas s'occuper de cette tranche d'âge chez qui la pathologie est très fréquente". Selon une étude, effectuée par le laboratoire de surveillance des AVC allant du premier janvier 2015 à fin octobre dernier, 577 nouveaux cas ont été pris en charge et traités dans l'unité neuro-vasculaire du service des UMC du CHU Oran, dont 74 % des patients (427 malades) présentent un AVC ischémique, 15 % un AVC hémorragique, 3 % une hémorragie méningée, 3 % une thrombophlébite et 5 % un accident ischémique transitoire. "Ce sont des chiffres alarmants compte tenu de la gravité de la pathologie très fréquente chez le sujet âgé", a souligné Dr Mourad Goulimane, maître assistant en anesthésie et réanimation aux UMC du CHU Oran, faisant remarquer que la courbe des malades ne cesse de croître d'année en année. Pas moins de 492 cas ont été admis durant l'année 2014 au niveau des UMC du CHU Oran, a-t-il ajouté déplorant que seuls 2 % de ces patients ont été thrombolysés. Le CHU Oran est prêt à recevoir en H24 et 7 jour sur 7 les malades à condition qu'ils soient évacués dès les premiers symptômes d'AVC, a-t-il affirmé, tout en plaidant pour l'amélioration de la formation médicale. Des pas importants ont été franchis en terme d'introduction de la thrombolyse pour la prise en charge des malades au niveau des centres hospitalo-universitaires de Tlemcen, Sétif, Constantine et Sidi Bel-Abbes, a indiqué à l'APS le président de la Société algérienne de l'anesthésie, réanimation, soins intensifs et urgences (SAARSIU), Pr Mohamed Guerinik, qualifiant l'expérience oranaise et celle de Blida de "concluante" et à généraliser. Pr. Bouchakour, chef de service neurologie au CHU Oran, a insisté sur l'évaluation annuelle ou pluriannuelle des expériences avec exigence d'une obligation de résultats, soulignant que "les défis qui nous attendent sont nombreux à commercer par la hiérarchisation des urgences notamment au niveau des structures d'accueil des UMC pour fluidifier le circuit d'accueil et de prise en charge". D'autres suggestions ont été faites, dont notamment celles inhérentes à la multiplication des centres de neurologie vasculaire et de connexion en un réseau national de prise en charge de cette pathologie, à l'issue de cette rencontre sur "les accidents vasculaires cérébraux : quoi de neuf en 2015", qui a regroupé plus de 300 participants en provenance de tous les centres universitaires du pays et étrangers.