La coordination et l'entraide internationale contre le terrorisme par l'assèchement de ses sources de financement, l'interdiction du paiement de rançons et la lutte implacable contre les trafics d'armes et de drogue ont été toujours le cheval de bataille de l'Algérie sur la scène internationale pour combattre ce phénomène transnational. L'Algérie qui s'est frottée à l'âpreté de la tâche et les multiples difficultés sur le terrain de la lutte, en combattant seule le terrorisme pendant plus de 10 années, a été confortée dans la "pertinence" de ses analyses et ses positions dans cette menace planétaire. Ce combat a été consolidé en parallèle par l'adoption en 2005 de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, pierre angulaire de la politique du président de la République Abdelaziz Bouteflika, dès son élection à la magistrature suprême en avril 1999, permettant ainsi à l'Algérie de retrouver la paix et la sécurité, éléments indispensables pour relancer la construction et l'édification nationales. Pertinence des positions algériennes Le Premier ministre Abdelmalek Sellal, a indiqué qu'il est "triste" de constater que les évènements tragiques que connaît le monde, ces derniers jours, confirment la "pertinence" des analyses et des positions algériennes sur nombre de sujets tels que le terrorisme, (...), le danger de la déstructuration des pays ainsi que l'importance de l'intégrité des Etats et de la souveraineté des peuples loin de toute ingérence. "Le pouvoir de nuisance des groupes terroristes a considérablement augmenté à la suite des jonctions qu'ils ont opérées avec la criminalité transnationale et les trafics de toutes sortes", a souligné le Premier ministre, ajoutant que "ce sont des criminels et des brigands qui créent et profitent de situations de chaos sécuritaire et humanitaire pour augmenter leur pouvoir et servir leurs intérêts". "C'est une erreur très lourde que de les considérer comme les combattants d'une foi ou d'une religion. Penser cela c'est leur rendre service et servir leurs funestes desseins", a-t-il soutenu. "Nous pensons qu'il faut une réponse globale du monde civilisé face au phénomène Daech". "Aujourd'hui, il est impératif que les pays s'unissent pour le combattre et pour rétablir les équilibres. Il faut oublier les divisions politiques, religieuses. Daech se nourrit de la lutte entre chiites et sunnites, des reliquats de la guerre d'Irak", a-t-il ajouté, soulignant qu'il faut avoir cette vision "globale" et "se mettre d'accord pour que chaque pays fasse de la lutte contre le terrorisme sa priorité numéro un". L'adoption récemment par le Conseil de sécurité de l'ONU d'une résolution appelant à l'action contre l'organisation autoproclamée "Etat islamique" (EI/Daech), conforte ainsi la position de l'Algérie qui a réaffirmé, sans cesse, la nécessité d'une "réponse globale", appelant les pays à s'unir entre eux. Réplique collective et concertée pour contrer le terrorisme Conscient des effets désastreux du terrorisme, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a affirmé que "ce fléau appelle une réaction solidaire de toute la communauté internationale, sous l'égide des Nations Unies, une réaction qui se doit également d'être lucide pour éviter une fracture civilisationnelle à travers le monde et à l'intérieur des pays, ce qui est l'un des buts recherchés par les commanditaires du terrorisme". "L'Algérie condamne énergiquement ces crimes terroristes qui attestent encore une fois, malheureusement, que le terrorisme est un fléau transfrontalier", a ajouté le président de la République, dans un message adressé à son homologue français, François Hollande, qualifiant les attentats de Paris de "crime contre l'humanité". Pour contrer efficacement le terrorisme, le chef de l'Etat a soutenu, dans ce sens, au lendemain de l'attaque terroriste de Bamako, que ce "crime vient, une fois encore, rappeler la globalité du fléau du terrorisme et la nécessité d'une réplique collective et concertée de toute la communauté internationale". Rester vigilants pour faire face à tout éventuel danger Concrètement, dans l'avant projet complétant et amendant le code pénal, il est prévu l'incrimination de l'acte de déplacement des Algériens ou des ressortissants étrangers résidant en Algérie d'une manière légale ou illégale, vers un autre Etat afin de commettre, inciter à commettre ou s'entraîner à commettre des actes terroristes Sur le terrain, le général de corps d'armée, vice-ministre de la Défense nationale, Chef d'état-major de l'ANP, Ahmed Gaïd Salah, a exhorté les soldats, à être conscients de la "délicatesse" des missions à accomplir pour "contrer tout éventuel danger et défendre la sécurité de l'Algérie et sa souveraineté nationale". "Tous les éléments de l'ANP (...) doivent être conscients des enjeux des évènements que connaissent le monde et notre région, et de comprendre correctement la délicatesse des missions à accomplir, de jour comme de nuit, pour contrer tout éventuel danger, défendre la sécurité de l'Algérie, sa souveraineté nationale, son intégrité territoriale et la cohésion de son peuple", a-t-il indiqué.