Les pays riches ont été pointés du doigt, jeudi au 3e jour des négociations pour le climat, par les représentants des pays du Sud qui ne veulent rien céder si les engagements financiers en leur direction ne sont pas tenus dans la lutte contre le réchauffement climatique. «Ca passera ou ça cassera sur la question des financements», a averti lors d'une conférence de presse au Bourget l'ambassadrice sud-africaine Nozipho Mxakato-Diseko, présidente du G77 + la Chine, acteur majeur des négociations. Les pays du Sud, dans leur majorité, sont les premières victimes des conséquences du dérèglement climatique que subit la planète depuis l'ère préindustrielle, en raison de l'utilisation de l'énergie fossile par des pays industrialisés sans pour autant tenir compte des aspects écologiques. Le groupe réclame des financements pour payer leur transition vers les énergies vertes, pour s'adapter aux conséquences des changements climatiques (digues, alerte météo...), et compenser les dommages subis. A rappeler que 10% des habitants les plus riches de la planète «sont responsables de plus de la moitié des émissions de CO2, alors que la moitié la plus pauvre du globe n'est responsable que de 10 % des rejets polluants. «Nous voulons de nouveaux engagements sur les financements (...) et savoir avec certitude que ces fonds et des transferts de technologies vont bien venir», a martelé l'ambassadrice sud-africaine. Les pays du G77 demandent à la conférence de «clarifier le niveau des soutiens financiers qui seront fournis par les pays développés aux pays en voie de développement après 2020», date d'entrée en vigueur de l'accord de Paris. Lors de la plénière de mercredi, le groupe a réclamé une augmentation «substantielle» de l'enveloppe de 100 milliards de dollars annuels promise par les pays du Nord à ceux du Sud. Par ailleurs, la Fondation Nicolas-Hulot pour la nature et l'homme, une ONG influente dans le monde de l'environnement, avait indiqué que «la seule solution est de traiter, dans le même temps, la révision des engagements, les financements et les transferts de technologie». Jeudi, les négociateurs des 195 pays ont reçu un nouveau projet d'accord (draft) de 50 pages dans lequel figurent plus de 200 options pour parvenir, d'ici au 11 décembre, à un accord accepté par toutes les Parties contractantes. Le document en anglais mentionne qu'il est passé, sur le plan de la forme, de 55 à 50 pages, mais le nombre d'options ouvertes (autour de 250) «n'a pas été réduit». Au cours des négociations, qui se déroulent en langue anglaise, pour un souci de «concision», les délégués passent «beaucoup de temps» dans la formulation et les tournures de phrases, a-t-on indiqué. L'un des deux présidents du groupe de travail sur le projet d'accord, l'Américain Daniel Reifsnyder, a regretté que les négociateurs n'enregistraient de progrès sur «aucun point», ce qui fait monter la «frustration» chez l'Onu et le pays organisateur, la France. Les négociateurs devront remettre samedi un document (pré-accord) qui sera le document de travail des ministres à compter de lundi. En marge de la conférence mondiale sur le climat (COP21), des maires de plus de 80 métropoles du monde se réuniront vendredi à Paris, comme des parlementaires de 167 pays tiendront une séance de travail dans la capitale française. L'Algérie participera à la réunion parlementaire co-organisée par l'Union inter-parlementaire (UIP) et le Parlement français. Une délégation de l'APN prendra part à cette rencontre qui a pour objectif de "permettre aux parlementaires d'obtenir des informations directes sur les questions et orientations qui seront soumises lors du sommet international sur les changements climatiques en établissant des contacts avec les intervenants gouvernementaux concernés par la prise de décisions", a indiqué un communiqué de l'APN.