Le Directeur général de la Sûreté nationale, le général-major Abdelghani Hamel, a affirmé mercredi à Tunis la nécessité de faire face à la recrudescence de la criminalité dans les pays arabes, notamment aux actes terroristes qui ont pris de "graves proportions" avec la multiplication des sources de financement provenant essentiellement du paiement de rançons et du trafic de drogues. Dans son allocution d'ouverture des travaux du 39e congrès des responsables de police et de sécurité arabes -l'Algérie présidant les travaux de la 32 ème session du conseil des ministres arabes de l'Intérieur (CMAI)-, le général major Hamel a souligné que les fonds provenant du paiement de rançons et du trafic de drogues étaient affectés "à la dotation des groupes terroristes et criminels organisés en armes, au recrutement de nouveaux éléments et à la réintégration des combattants revenus de zones de conflits armés". La rencontre se veut "un nouveau pas" franchi dans la lutte contre ces crimes "avec détermination et fermeté, la consolidation de notre action sécuritaire commune et de ses fondements", exprimant "une intention et une volonté sincères d'examiner les défis sécuritaires auxquels la région arabe fait face". Dans ce contexte, le DGSN a affirmé que la lutte contre le crime organisé, notamment le terrorisme lié aux groupes criminels transfrontaliers et aux trafiquants, en particulier les trafiquants d'armes, "exige l'intensification des efforts aux plans arabe et national", précisant que "le renforcement de l'échange d'informations au sujet de ces groupes est désormais vital pour les cerner et limiter leurs déplacements", notamment au niveau des frontières. Il a également souligné l'importance d'oeuvrer pour le tarissement des sources de financement de ces groupes, en adoptant des mesures et des mécanismes appropriés, y compris la criminalisation du paiement de rançons aux groupes terroristes. Selon le DGSN, "la situation a été aggravée par l'exploitation des réseaux criminels des nouvelles technologies, notamment l'internet et les réseaux sociaux". Il a, en outre, plaidé pour "une prise en charge sérieuse et efficace" du financement des groupes terroristes, en définissant les dangers qui menacent la sécurité arabe commune, et pour l'élaboration "d'une approche complémentaire de coopération arabe efficace, fondée sur des bases solides", dans le cadre des efforts internationaux et régionaux visant à lutter contre l'extrémisme, le terrorisme et à instaurer la sécurité et la stabilité dans le monde. Il a en outre appelé à renforcer les capacités des corps de sécurité, impliquer le citoyen dans l'équation sécuritaire et conforter sa confiance en la police nationale, outre la nécessité d'œuvrer à la réalisation du développement durable, asseoir un Etat de droit et de justice sociale et consacrer la bonne gouvernance, estimant que tous ces éléments étaient essentiels pour "la prévention contre le terrorisme et les différents fléaux sociaux". Dans ce contexte, M. Hamel a estimé nécessaire d'impliquer les acteurs de la société civile, les journalistes, les intellectuels et les religieux en vue de faire face à toute forme de criminalité et à l'idéologie terroriste et protéger nos sociétés des répercussions néfastes de cette idéologie car, a-t-il dit, on ne peut la combattre "que par la pensée". Il a souligné la nécessité "d'asseoir de nouvelles règles de coopération, de coordination et de renforcer les capacités des organes de sécurité". Par ailleurs, M. Hamel a évoqué l'initiative algérienne relative au Mécanisme africain de coordination policière (Afripol) dont le siège sera établi à Alger, précisant que "le principal objectif est de lutter contre le crime organisé transfrontalier, le terrorisme, le trafic d'armes et de drogue ainsi qu'à encourager la coopération sécuritaire régionale, rapprocher les vues des chefs des organes de sécurité en matière d'évaluation des menaces, de définition des politiques et de renforcement des capacités policières en matière de formation et au profit de la police scientifique". Le mécanisme permettra "de renforcer la coopération entre les organes de sécurité des Etats africains et ceux des autres régions dont les pays arabes via le secrétariat général du CMAI et Interpol". Lors de cette session, plusieurs questions ont été évoquées dont les décisions issues de la session précédente et la présentation des expériences sécuritaires des pays notamment arabes en matière de garantie des droits de l'enfant dans l'action sécuritaire, outre l'examen des décisions des conférences sectorielles du conseil.