La nouvelle politique européenne de voisinage (PEV) repose sur l'approche de "stabilité" dans les pays partenaires, et ce en accord avec la vision et les suggestions algériennes, ont affirmé lundi à Alger le ministère algérien des Affaires étrangères et la Délégation de l'Union européenne (UE) en Algérie. Dans le cadre de la révision de la PEV, l'ambassadeur et chef de la Délégation UE, Marek Skolil, a souligné lors d'une rencontre débat sur "La nouvelle politique européenne de voisinage et la place de l'Algérie" tenue à Alger, que le premier objectif réside dans "la stabilité des pays partenaires." "Parmi les objectifs et les priorités de l'UE pour le renforcement de la coopération, est la stabilité", a-t-il insisté. La nouvelle révision de la politique du voisinage intervient après l'annonce des grandes lignes de la PEV, le 18 novembre dernier, par la Commission européenne. Ainsi des consultations élargies aux Etats membres avaient été lancées. L'Algérie avait dans ce contexte fait part de suggestions contribuant à l'élaboration de la nouvelle PEV, par le biais de son ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Ramtane Lamamra. "L'Algérie s'était impliquée dès le départ dans ce processus pour être ainsi parmi les premiers pays du sud à réagir officiellement faisant part de ses idées et suggestions", a indiqué le représentant européen, estimant que cette approche "favorisera une meilleure appropriation des objectifs". Lors de cette rencontre marquée par la participation d'une dizaine de cadres algériens issus de différents ministères, le chef de la délégation européenne a indiqué que la mise en oeuvre de cette nouvelle politique commencera dès l'année prochaine, "sur la base des priorités pour concrétiser les changements nécessaires selon les besoins exprimés." Pour sa part le directeur de la Coopération avec l'UE et les institutions européennes au ministère des Affaires étrangères, Ali Mokrani, a estimé que "les liens de bon voisinage sont noués par la volonté commune de développer des relations d'amitié, de solidarité, de coopération et de rapprochement entre les peuples des deux rives". Le directeur de la Coopération a, à cette occasion, abordé les questions du terrorisme et la situation en Libye, ainsi que l'absence de perspectives économiques impactent sur les deux régions comme en termes de menaces terroristes et de migration. Les questions de sécurité et de développement ont également été évoquées, surtout qu'elles constituent "un enjeu commun aux deux régions", a précisé M. Mokrani. A cet égard, l'Algérie considère que la nouvelle PEV doit accorder et réserver un intérêt particulier à la dimension humaine sous l'angle de la promotion du dialogue. L'Algérie, a à cet effet, encouragé l'UE de développer cette politique avec un sens plus accru de "flexibilité et de différenciation" des besoins des pays partenaires, a-t-il ajouté, soulignant que la politique européenne de voisinage ne devrait pas se concentrer uniquement sur les voisins mais ne pas oublier, également, "les voisins des voisins." "L'Algérie relève avec satisfaction que les principes de souplesse, de flexibilité et d'appropriation et différenciation soient retenus comme fondement de la nouvelle politique européenne de voisinage (....) Il importe de donner aux +voisins des voisins+ la place qu'ils méritent dans la conception et la mise en oeuvre de la PEV", a confié M. Mokrani. La politique européenne de voisinage a été lancée en 2003. L'Algérie dont la promotion des liens de bon voisinage constitue un axe fondamental de sa politique étrangère, s'est associée au premier processus de révision de cette politique menée en 2009 et également au deuxième engagé en 2015, sanctionné par la publication par l'UE d'une communication le 18 novembre dernier.