Les enfants issus de familles nomades constituent le plus grand nombre de non-scolarisés dans la wilaya d'Adrar, a-t-on appris lundi des responsables de la direction locale du secteur de l'Education (DE). La direction de l'Education s'emploie, à travers une série de dispositions prises dans le cadre de la scolarisation obligatoire pour la tranche d'âge des 6-16 ans, à l'intégration de plus de 2.960 enfants non scolarisés, un nombre "infime" par rapport au nombre de scolarisés dans la wilaya et estimé à plus de 105.000 élèves, a révélé le secrétaire général de la DE d'Adrar, Mohamed Harrouz. Le secteur s'attèle à intégrer cette catégorie non-inscrite à l'école, conformément au principe de l'Etat garantissant l'accès de l'ensemble des Algériens aux cycles de l'enseignement obligatoire de 6 à 16 ans, avec la conjugaison des efforts des partenaires du secteur, pour permettre à ces non-scolarisés d'accéder aux établissements scolaires, a-t-il ajouté. La majorité de ces enfants non-inscrits aux écoles ne dispose pas de documents officiels faisant état de leur enregistrement à l'Etat civil, pour des conditions inconnues, a-t-on fait remarquer à la Direction locale de l'Education qui cherche les moyens de scolariser ces enfants, en attendant la régularisation de leurs documents d'identité. Le directeur de la formation à la DE, Mohamed Agueyar, a indiqué, de son côté, que la plupart des non scolarisés sont issus de familles nomades vivant dans les régions enclavées de la nouvelle circonscription administrative frontalière de Bordj Badji Mokhtar, des zones reculées de Nadjat, dans la commune de Reggane, et des zones de Hai El-Gharbi et Amraguène, dans les environs d'Adrar. Le même responsable a imputé cette situation à la transhumance de ces familles de nomades à travers l'étendue de la wilaya, à la recherche de pâturages, au détriment de la scolarisation de leurs enfants. Soucieuse de permettre aux enfants des familles nomades d'accéder à l'école, la direction de l'éducation s'est attelée à établir, à titre exceptionnel, des autorisations de scolarisation aux enfants non-inscrits sur le fichier d'Etat civil, notamment ceux demeurant près des établissements, et la réintégration de ceux, âgés de moins de 16 ans, ayant quitté les bancs de l'école en raison de leurs conditions de vie difficiles. D'indéniables efforts sont menés pour offrir toutes les chances d'éducation aux enfants non-scolarisés, à travers la mise en place de mécanismes de proximité permettant la scolarisation des enfants, même ceux vivant dans des conditions sociales difficiles, a souligné M.Agueyar. Le président de la Fédération des associations des parents d'élèves de la wilaya a, pour sa part, salué l'initiative de la direction de l'éducation portant intégration des non-scolarisés, en âge d'enseignement obligatoire, confortée par la conscience croissante des parents sur la nécessité de scolariser leurs enfants. Abderrahmane Dob a, à ce titre, indiqué que la Fédération des associations des parents d'élèves n'a cessé de coordonner ses efforts avec les responsables du secteur pour rattraper la situation, en décroissance d'une saison à l'autre, ajoutant que la Fédération a tenu une série de rencontres de sensibilisation en direction des parents les appelant à permettre à leurs enfants de bénéficier de l'éducation, à l'instar de leurs pairs. Déperdition scolaire et lutte contre l'illettrisme La déperdition scolaire est l'autre face du phénomène de non-scolarisation sur lequel les partenaires du secteur travaillent, en tant qu'une des voies visant à rattraper la situation et permettre aux enfants de jouir de leur droit à l'enseignement. Les efforts fournis dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre l'illettrisme et la généralisation de la scolarisation dans la wilaya d'Adrar se sont traduits par l'inscription, au niveau de l'antenne locale de l'Office d'alphabétisation et d'enseignement pour adultes (OAEA), de plus de 15.760 personnes aux cours d'alphabétisation, dont 393 apprenants, a signalé le directeur-adjoint de l'antenne. Par ailleurs, plus de 8.650 apprenants, en majorité de la gent féminine, sont également pris en charge par l'association Iqraa, qui mène des activités d'alphabétisation à travers l'ensemble du territoire de la wilaya, a fait avoir le président de son bureau de wilaya, Hassen Hamdaoui. Ces efforts en matière d'alphabétisation sont consolidés par ceux du Centre régional de formation et d'enseignement à distance (CRFED) d'Adrar qui assure des cours à plus de 14.430 inscrits, ont indiqué les responsables de cet établissement.