La Commission européenne projette de mettre en place un "plan Juncker" pour favoriser le développement socio-économique des pays d'Afrique et du Moyen-Orient afin de réduire l'afflux des réfugiés vers l'Europe qui fait face ces derniers mois, au plus important flux migratoire depuis la seconde guerre mondiale, selon son premier vice-président, Frans Timmermans. Dans un entretien au réseau européen d'information EurActiv, Timmermans a annoncé que le collège des commissaires discutait de la mise en place d'une structure "similaire au plan Juncker" qui se sert de garanties publiques pour attirer des investissements privés dans certains secteur-clés. "Je pense que cela serait une bonne idée, étant donné que le concept a été une réussite en Europe, avec plus de 50 milliards mobilisés l'an dernier", a assuré Frans Timmermans, soutenant que l'UE "a une grande responsabilité en ce qui concerne la stabilisation de sa région". "Cela inclut non seulement la Syrie et l'Irak, mais aussi le Moyen-Orient en général et l'Afrique. Et cela a un prix", a-t-il précisé. La mise en place d'un plan Juncker bis repose sur l'idée d'attirer l'investissement dans les pays d'origine des réfugiés, afin d'y créer de l'emploi et de meilleurs opportunités. "Nous devons comprendre que c'est un investissement très important et très sage. La création d'un plan Juncker hors-UE, qui est notamment soutenue par la Commission européenne, est une approche intelligente", a-t-il plaidé. Dans le cas de la Syrie, il a souligné la nécessité de mettre un terme à la guerre dans ce pays "afin que ses habitants ne se sentent plus obligés de partir". Lors du sommet tenu à La Valette (Malte) en novembre dernier sur la crise migratoire, les dirigeants africains et leurs homologues européens avaient souligné la nécessité d'intégrer les questions de migration dans la coopération au développement. Ils ont convenu de favoriser le développement socio-économique en particulier par la création de possibilité d'emplois, notamment pour les jeunes et les femmes et d'œuvrer au rétablissement des conditions favorables à une croissance économique autosuffisante et au développement du capital humain. Un fonds d'affectation spéciale d'urgence de l'UE pour la stabilité et la lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière et du phénomène des personnes déplacées en Afrique avait été mis en place depuis.