A l'occasion de la Journée internationale des enfants soldats, la représentante spéciale du secrétaire général de l'ONU pour les enfants dans les conflits armés, l'Algérienne Leila Zerrougui, a appelé les Etats à mettre définitivement un terme à ce fléau. "De nouveau cette année, la multiplication des conflits et la brutalité des tactiques de guerre ont fortement contribué au recrutement et à l'utilisation des enfants", a regretté Mme Zerrougui dans un communiqué rendu public à l'occasion de cette Journée. Selon Mme Zerrougui, des dizaines de milliers de garçons et de filles sont enrôlés, à l'heure actuelle, par des forces et groupes armés dans plus de 20 pays à travers le monde. En plus des enfants envoyés au front en tant que combattants, nombreux d'entre eux sont aussi utilisés en tant que cuisiniers, porteurs, espions et informateurs dans le cadre de conflits, a par ailleurs précisé Mme Zerrougui, dénonçant les niveaux élevés de violence auxquels ils sont exposés. "En outre, la majorité des filles concernées, mais aussi les garçons, sont victimes de viols et violences sexuelles", a déploré la représentante spéciale. Elle a toutefois salué des avancées significatives accomplies depuis la création par les Nations Unies du poste de représentant spécial pour les enfants dans les conflits armés, en 1996, y compris la signature du Protocole facultatif se rapportant à la Convention relative aux droits de l'enfant concernant l'implication d'enfants dans les conflits armés, en 2000. Aujourd'hui ratifié par 161 Etats parties, ce texte, a-t-elle insisté, a joué un rôle crucial pour parvenir à un consensus international sur la lutte contre ce phénomène. RDC : plus de 33 000 enfants soldats recrutés dans l'Est ces 15 dernières années KINSHASA - Plus de 33 000 enfants ont été recrutés par les forces et groupes armés dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), ces 15 dernières années, indique un récent rapport de la section protection de l'enfant de la Mission de l'ONU pour la Stabilisation du Congo (MONUSCO). Selon le rapport, les filles étaient particulièrement vulnérables au sein des groupes armés. En plus des épreuves et des souffrances dont les garçons font aussi l'expérience, elles sont la plupart du temps abusées sexuellement par des combattants rebelles. D'autres sont parfois utilisées pour la cuisine ou le nettoyage. Par ailleurs poursuit ce document, certaines des filles, enfants-soldats, reçoivent également une formation militaire et sont envoyées sur les champs de bataille. Le rapport de l'ONU précise que 2.055 enfants ont été séparés des groupes armés seulement en 2015 sur l'ensemble de la RDC. Le document a été publié mardi 9 février à l'occasion de la journée internationale de l'enfant-soldat, appelée aussi "journée de la main rouge", célébrée le 12 février de chaque année. Pour mettre fin à ce fléau d'enrôlement d'enfants dans les groupes armés, la MONUSCO organise depuis le début de cette semaine des activités de sensibilisation et de prévention dans les localités de Goma, Kinshasa, Dungu, Bunia, Beni, Butembo, Bukavu, Uvira et Kalémie, pour sensibiliser et prévenir au moins 100 000 enfants, parents et membres de la communauté contre l'utilisation des enfants dans les conflits armés.