La reprise des cours de pétrole dépend également d'une réduction de la production des pays non-Opep lesquels ont vu leurs investissements pétroliers sérieusement affectés par la chute des cours pétroliers, a affirmé à l'APS l'expert dans les questions pétrolières, Abdelmadjid Attar. Les producteurs non membres de l'Opep, notamment ceux des Etats-Unis, de la Russie, du Brésil, du Mexique et de la Norvège sont aussi affectés par la baisse des prix de pétrole, avec une chute de 50% de la rentabilité de leur production, relève M. Attar. Face à cette situation, selon lui, les producteurs hors-Opep seront obligés de réduire leur production, voire bloquer certains investissements. Ce qui devrait se traduire par la réduction du surplus actuel de l'offre et, donc, une reprise des cours du brut. Pour ce spécialiste, il est impossible que les prix du pétrole restent à des niveaux aussi bas car cela risque de mettre en danger toute l'industrie pétrolière mondiale. S'agissant du marché gazier, M. Attar constate que la chute des cours mondiaux de pétrole s'est répercutée sur les investissements liés aux activités d'exploration gazière pour non rentabilité. Selon cet expert, l'industrie gazière "a été déconnectée des fondamentaux du marché comme l'offre, la demande ou encore la géopolitique". "Désormais, c'est la technologie qui déterminera la rentabilité des investissements", ajoute-t-il, soulignant, au passage, que l'Algérie dispose des atouts humains et technologiques pour préserver ses parts de marchés, notamment dans la région méditerranéenne. A cet effet, l'Algérie devrait investir davantage dans la production et le transport du GNL qui constitue, selon M. Attar, l'énergie de l'avenir. "A l'horizon 2030, les quantités de GNL commercialisées à travers le monde dépasseront celles du gaz naturel", prévoit-il, rappelant que les Etats-Unis sont le premier consommateur de ce produit dérivé du gaz. A rappeler que des compagnies pétrolières mondiales, réunies la semaine dernière à Londres pour l'International Petroleum (IP) week, ont prévu une hausse des prix du baril d'ici la fin 2016 en raison notamment de la forte baisse des investissements. La réduction des investissements dans de nouveaux projets pétroliers en raison de la faiblesse des cours prépare le futur rebond des prix, avait estimé Patrick Pouyanné, P-dg de Total, lors de cette rencontre. "Nous avons des cycles et les cycles se produisent parce que quand les prix sont élevés, nous sur-investissons (...) et nous avons un impact sur la demande. Quand les prix sont bas, nous sous-investissons" et la demande devient positive, avait-il expliqué. Pour sa part, Roberto Casula, le chef du développement de la compagnie italienne ENI, avait avancé que si l'industrie pétrolière réduit trop drastiquement ses investissements, sur fond de chute des prix du brut, elle court le risque de ne pas pouvoir faire face à la croissance de la demande. "L'effet général (de la chute des cours) est que les dépenses d'investissements en amont ont été réduites à des niveaux dangereux", a relevé M. Casula, précisant qu'après une baisse de 20% en 2015, ils devraient être encore réduits de 50% cette année.