La réduction des investissements dans de nouveaux projets pétroliers en raison de la faiblesse des cours, prépare le futur rebond des prix, a estimé jeudi à Londres Patrick Pouyanné, PDG de Total. «Nous sommes clairement confrontés aujourd'hui à une crise de surabondance d'offre, un excès de capacité qui s'explique aussi parce que la demande a été plus faible qu'attendu», a déclaré M. Pouyanné lors d'une conférence organisée dans le cadre de l'International Petroleum (IP) Week. «Chuter de 120 à 30 dollars le baril (depuis la mi-2014) a divisé par quatre le chiffre d'affaires des entreprises» du secteur pétrolier, a-t-il rappelé, estimant que l'ampleur de ce déclin était inédite, y compris par rapport à la crise traversée par le marché au milieu des années 80, et qu'elle avait des conséquences sur l'industrie dans son ensemble, l'obligeant à réagir. Si l'offre est excédentaire actuellement à environ 2 millions de barils par jour (mb/j), à court et moyen termes, elle sera déficitaire, prévoit le patron de Total. M. Pouyanné a également tenu à relativiser le niveau des excédents, estimant qu'ils ne représentaient que 2% de la production du marché, qui est de 90 millions de barils, alors qu'en 1985, ils comptaient pour 6 à 7% de ce marché, qui produisait alors quelque 60 mb/j. En outre, «nous avons des cycles et les cycles se produisent parce que quand les prix sont élevés, nous sur-investissons (...) et nous avons un impact sur la demande. Quand les prix sont bas, nous sous-investissons» et la demande devient positive, a-t-il expliqué.