Le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek a appelé, lundi à Alger, les pays soutenant l'occupation marocaine à contribuer "efficacement" à la stabilité de la région, en appuyant "l'option de la paix juste" qui exige d'accorder aux Sahraouis le droit à l'autodétermination et à l'indépendance. Invité lundi au forum du quotidien "Echaab", M. Ould Salek a dénoncé "les manoeuvres dangereuses du Maroc qui a dénaturé les positions officielles américaines", indiquant que "les autorités politiques et sécuritaires marocaines utilisent des archives faisant croire qu'elles sont d'actualité". M. Ould Salek a rappelé la position américaine exprimée, il y a trois jours, par la voix du porte-parole du ministère américain des AE qui a exprimé sa "préoccupation à l'égard de la position marocaine, son soutien aux démarches du SG de l'ONU et son attachement à une solution négociée sur la base la légalité internationale". Le peuple sahraoui aspire à de bonnes relations avec la France Critiquant le parti pris de la France en faveur du Maroc concernant la question sahraouie, M. Ould Salek considère que "le soutien absolu de la France à l'occupation du Sahara occidental par le Maroc qui se soustrait à ses engagements conclus avec la partie sahraouie sous l'égide de l'ONU, attise les tensions et l'instabilité en Afrique du nord et l'Afrique de l'ouest". "Le soutien de la France est derrière l'obstination du Maroc en confrontation directe avec la communauté internationale", a-t-il souligné. M. Ould Salek a relevé "une contradiction entre les positions officielles de la France qui dit soutenir la paix et l'entente entre les pays maghrébins, mais qui encourage, dans le même temps, le Maroc à poursuivre sa politique visant à semer l'instabilité". Pour le ministre sahraoui des Affaires étrangères, l"'Etat et peuple sahraouis aspirent à de bonnes relations avec la France qui est unie à notre région par des relations économiques, humaines et culturelles fortes". Evoquant la réunion du Conseil de sécurité prévue aujourd'hui au sujet de la question sahraouie et les attentes des Sahraouis, M. Ould Salek a déclaré "je ne pense nullement que le Conseil de sécurité, responsable de la préservation de la paix et de la sécurité internationales notamment dans le contexte international et régional actuel, puisse permettre un tel crime et une telle absurdité" en référence à la réduction par le Maroc des effectifs politiques et administratifs de la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara Occidental (MINURSO). Attachement du peuple sahraoui à l'option d'une "paix juste" Le chef de la diplomatie sahraouie a réitéré l'attachement du peuple sahraoui à l'"option d'une paix juste" qui passe par l'exercice des Sahraouis de leur droit à l'autodétermination et à l'indépendance. Le "peuple sahraoui connu pour son combat par le sang et la lutte armée est prêt à poursuivre des négociations pacifiques, toutefois l'attitude marocaine nous entraînera forcément à envisager toutes les autres options", a-t-il dit. M. Ould Salek a, par ailleurs, affirmé que la partie sahraouie restait attachée à l'accord conclu en 1991 entre les deux parties (Front Polisario et Maroc) ainsi qu'à la mission de la MINURSO dans la perspective d'"instaurer la stabilité et la paix dans la région et déjouer les desseins de ceux qui désirent attiser les foyers de tension".