La préparation du concours de recrutement des enseignants des trois paliers, les programmes de deuxième génération et la lutte contre les tentatives de fraude lors de l'examen du Baccalauréat en faisant appel aux techniques modernes, constituent les chantiers ouverts actuellement par le ministère de l'Education nationale, indique la ministre Nouria Benghabrit. Dans un entretien à l'APS, la ministre a révélé que la date du concours de recrutement de quelque 28.000 enseignants pour les trois paliers (primaire-moyen-secondaire) aura lieu le 30 avril prochain, les résultats seront donnés le 12 mai, ce qui permettra aux candidats retenus de passer le test oral le 8 et 9 juin, alors que les résultats définitifs seront rendus publics le 30 juin. La ministre a expliqué le choix de cet agenda est dicté par le souci de ne pas perturber la scolarité des élèves. En outre, elle a fait savoir que les spécialités ont été élargies cette année à 28 nouvelles filières à l'instar des sciences politiques, des sciences de la communication, du droit, de l'économie et de certaines spécialités scientifiques. Toutefois, les candidats retenus suivront des formations cycliques dés le mois de juillet, et le ministère a déjà pris option pour un portail électronique de formation à distance, rappelant que le recrutement de qualité demeure celui des diplômes des ENS. D'ailleurs, les équipes du ministère travaillent d'arrache-pied avec ceux du ministère de l'Enseignement supérieur pour la mise en place d'une cartographie par besoin, par wilaya et par cycle", a indiqué la ministre. Par la même occasion, Mme Benghabrit a fait savoir que le nombre des départs à la retraite anticipée des enseignants a atteint un taux de 96% du nombre total (des départs à la retraite) pour l'année 2016, estimant que, les raisons de ce "phénomène" sont à chercher dans l'"amélioration des conditions financières" des enseignants, suite à l'augmentation des salaires intervenue depuis 2010. Tout en exprimant son "regret devant cette flambée de départs de compétences ayant un niveau d'expérience sur le plan éducatif et pédagogique", la ministre a relevé que "nous ne pouvons pas les empêcher de partir dans la mesure où la loi le permet". Evoquant le problème des enseignants contractuels qui menacent de recourir à une démission collective et le boycott du concours du 30 avril, Mme Benghabrit a appelé à la "responsabilité de chacun", leur signifiant que "la loi ne leur permet pas une intégration directe car la Fonction publique a l'obligation d'équité". Revenant sur la mise en oeuvre des programmes de deuxième génération, elle a expliqué qu'elle entre dans le cadre de "la révision ordinaire" des programmes, précisant que "la commission au niveau du ministère de l'Education y travaille depuis 2009". Cette commission s'est penchée sur les programmes de 2003 ce qui donne environ 13 ans de durée, alors que "la norme internationale oscille entre 3 et 5 ans". La ministre a expliqué dans ce contexte, que les nouveaux programmes, dits de "deuxième génération", accordent plus de liberté à l'enseignant et plus de responsabilité dans l'évaluation des élèves, en prenant en considération ses différentes compétences dans l'apprentissage". Interrogée sur les nouveaux manuels scolaires, la ministre a affirmé qu'"ils seront disponibles pour la prochaine rentrée scolaire", d'autant que son département est assujetti à un agenda et un programme, révélant l'existence d'une commission d'homologation chargée de "contrôler et suivre" l'évolution de l'élaboration de ces supports afin d'éviter les erreurs". Système de "remédiation" pour lutter contre la déperdition La ministre a fait savoir, par ailleurs, qu'un groupe de travail composé d'experts algériens "décortique" actuellement des millions de copies des examens de la 5ème, du BEM et du Bac, afin d'élaborer une grille d'analyse permettant de déceler les failles (ou les erreurs à répétition) chez les élèves. Selon la ministre qui répondait à une question relative au nombre important de doublants, le groupe en question rendra les résultats de son travail en mai prochain, ce qui permettra de "donner à l'enseignant la solution pour parer à certaines faiblesses récurrentes des élèves". En outre, elle a ajouté que seul le "système de remédiation" est à même de réduire le taux de déperdition scolaire qui pourra donner une seconde chance aux enfants scolarisés, expliquant que rien n'empêche qu'il y ait des compositions de rattrapage pour des élèves ayant obtenu des moyennes qui frôlent 10/20. Par ailleurs, Mme Benghabrit se défend de "réformer les réformes", expliquant qu'"une réforme sous entend une rupture à tout point de vue notamment en termes de contenus, d'architecture du système et de son dimensionnement". Revenant sur le Bac 2016, Mme Benghabrit a fait savoir que son département n'écarte aucun moyen technique, dont des brouilleurs des moyens de communication, pour contrer tentatives de fraude. Elle a expliqué également qu'une opération de sensibilisation "forte et rigoureuse" en direction des parents et des candidats, sera menée afin d'"interpeller leur sens de citoyenneté autour de cet examen qui mobilise plusieurs secteurs". Dans ce sens, elle a rappelé que la dernière convention signée avec la Direction nationale de la sûreté nationale et la Gendarmerie nationale est venue "formaliser une coopération de longue date", citant notamment le transport des sujets d'examens par avions militaires.