La mise en oeuvre des programmes de deuxième génération entre dans le cadre de "la révision ordinaire" des programmes, a indiqué à l'APS mercredi la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit. "La commission au niveau du ministère de l'Education travaille sur la révision des programmes depuis 2009, et ceci entre dans le cadre de la révision ordinaire des programmes", a-t-elle affirmé précisant que cette commission s'est penchée sur les programmes de 2003 ce qui donne environ 13 ans de durée, alors que "la norme internationale oscille entre 3 et 5 ans". La ministre a expliqué dans ce contexte, que les nouveaux programmes, dits de "deuxième génération", accordent plus de liberté à l'enseignant et plus de responsabilité dans l'évaluation des élèves, en prenant en considération ses différentes compétences dans l'apprentissage". "C'est une vision qui donne une meilleure cohérence et confort à l'enseignant qui doit avoir une capacité de mesure. Nous sommes passés du programme au curriculum", a explicité Mme Benghabrit, une méthodologie qui permet à l'enseignant de prendre en compte l'ensemble des compétences, capacités et activités de l'élève. "On ne peut rien changer si on ne change pas la méthode d'évaluation, car les compétences de l'élève sont multiples dont l'analyse et le potentiel communicatif", a-t-elle dit. Interrogée sur les nouveaux manuels scolaires, la ministre a affirmé qu'"ils seront disponibles pour la prochaine rentrée scolaire", d'autant que son département est assujetti à un agenda et un programme, révélant l'existence d'une commission d'homologation chargée de "contrôler et suivre" l'évolution de l'élaboration de ces supports afin d'éviter les erreurs". "Nous avons des experts qui veillent au suivi de l'élaboration des quatre manuels scolaires destinés pour la 1er et la 2ème année primaire. Et nous faisons appel aux experts pour chaque discipline, comme l'histoire et les affaires religieuses", a expliqué Mme Benghabrit. = Système de "remédiation" pour lutter contre la déperdition La ministre a fait savoir, par ailleurs, qu'un groupe de travail composé d'experts algériens "décortique" actuellement des millions de copies des examens de la 5ème, du BEM et du Bac, afin d'élaborer une grille d'analyse permettant de déceler les failles (ou les erreurs à répétition) chez les élèves. Selon la ministre qui répondait à une question relative au nombre important de doublants, le groupe en question rendra les résultats de son travail en mai prochain, ce qui permettra de "donner à l'enseignant la solution pour parer à certaines faiblesses récurrentes des élèves". "C'est un travail énorme qui se fait car il nous faut un protocole, comme cela se fait à travers le monde. Cette analyse mettra à la disposition de l'enseignant la clé pour remédier aux points faibles de ses élèves. Si des erreurs de syntaxe, de grammaire ou autres se répètent, l'enseignant est dans l'obligation de diriger ses efforts dans ce sens", a-t-elle insisté. Dans ces sens, elle a ajouté que seul le "système de remédiation" est à même de réduire le taux de déperdition scolaire qui pourra donner une seconde chance aux enfants scolarisés. "Si on ne passe pas au système des curriculums, et on reste dans les programmes on ne va pas changer les choses", a-t-elle noté, expliquant que rien n'empêche qu'il y ait des compositions de rattrapage pour des élèves ayant obtenu des moyennes qui frôlent 10/20. Par ailleurs, Mme Benghabrit se défend de "réformer les réformes", expliquant qu'"une réforme sous entend une rupture à tout point de vue notamment en termes de contenus, d'architecture du système et de son dimensionnement". "Nous oeuvrons à améliorer ce qui a été appliqué depuis 2003. Il y a lieu d'observer et de rectifier", a-t-elle dit, rappelant que le système éducatif algérien n'a connu que deux réformes celles de 1976 et de 2003. Elle précisé que toutes ces actions engagées constituent des "aménagements" que ses prédécesseurs ne pouvaient réaliser du fait des perturbations chroniques qu'a connues le secteur pendant de longues années.