Les deux rencontres organisées, mercredi à Alger, par l'Initiative politique nationale pour le progrès dans la cohésion et la stabilité, d'un coté, et l'Instance de concertation et de suivi de l'opposition (ICSO), de l'autre, ont porté sur un objectif commun, à savoir la préservation de l'unité et de la stabilité de l'Algérie. L'appel à une mobilisation générale pour la préservation de l'unité nationale et la stabilité du pays, et la nécessité de renforcer le front intérieur compte tenu du contexte d'instabilité qui caractérise les pays du voisinage ont été au coeur de ces deux rencontre distinctes. Ainsi, les parties de l'Initiative politique nationale pour le progrès dans la cohésion et la stabilité, lancée par le parti Front de libération nationale (FLN), ont mis en avant la nécessité d'une mobilisation de tous les citoyens algériens pour la stabilité du pays. Lors de cette rencontre nationale, qui s'est transformée en un véritable meeting populaire drainant des milliers de personnes, les adhérents à cette initiative, regroupant des partis politiques, des organisations et des associations, ont appelé à agir face aux défis de la conjoncture actuelle pour la préservation de la stabilité du pays, en exprimant leur soutien au programme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika et à l'Armée nationale populaire (ANP). Faire du front intérieur un rempart contre les complots Le secrétaire général du FLN, Amar Saidani, a appelé les parties prenantes de l'Initiative à "investir" le terrain pour exprimer leur soutien au programme du président Bouteflika et à l'ANP, et ériger un "rempart national" pour "déjouer tous les complots" visant l'Algérie. Pour sa part, le président de Tajamou Amal Jazair (TAJ), Amar Ghoul, a souligné que le rassemblement portait "un message clair à tous ceux qui se font des illusions de voir l'Algérie se démembrer ou être entraînée par des agendas étrangers". Le secrétaire général de l'Alliance nationale républicaine (ANR), Belkacem Sahli, a, quant à lui, appelé au "rétablissement de la confiance entre les citoyens et les institutions de l'Etat par la consolidation du dialogue, la crédibilité des cadres et l'exploitation de toutes les ressources nationales". L''Initiative politique nationale se fixe pour objectifs, notamment, de privilégier le dialogue et la concertation comme voies pour "aplanir les divergences, concilier les intérêts, briser les clivages et faire converger les opinions". Elle met également en avant "la prise de conscience quant aux défis et enjeux qui s'attachent à l'avenir, ainsi que les dangers multiformes qui guettent le pays, son économie, sa stabilité, son unité et sa sécurité". Par ailleurs, l'Instance de concertation et de suivi de l'opposition (ICSO), qui tient sa seconde conférence en présence de représentants de partis politiques et de personnalités nationales, a évoqué, également, les dangers qui guettent le pays au vu de la situation du fait de l'instabilité qui règne dans certains pays du voisinage. Mobilisation totale aux côtés de l'ANP Les participants à cette conférence ont appelé, à cet effet, à préserver l'unité nationale, d'où la nécessité de renforcer le front intérieur, ont-ils souligné. Dans son intervention, le président du Mouvement pour la société et la paix (MSP), Abderrezak Mokri, a relevé la situation tendue qui prévaut au niveau des frontières de l'Algérie, "alourdissant les responsabilités des éléments de l'Armée nationale populaire (ANP)". Il a exprimé, à cet égard, le soutien des partis de l'opposition et leur "mobilisation totale" aux côtés de l'institution militaire, afin de contrecarrer "toute menace à l'encontre de l'unité nationale et de la cohésion sociale". "Le véritable bouclier qui protégerait l'Algérie est la stabilité de son front intérieur, laquelle ne peut être préservée qu'avec l'enracinement de l'esprit patriotique chez l'ensemble des Algériens", a-t-il soutenu. Le président de "Talaie El Houriyet", Ali Benflis, a, quant à lui, mis en garde contre "les dangers réels qui guettent la sécurité du pays", considérant que "le véritable garant de la stabilité de la nation est un pouvoir qui bénéficie de toute sa légitimité constitutionnelle" et que "toute menace appelle à une riposte nationale". Pour sa part, Ahmed Benbitour, ancien chef du gouvernement, a réitéré son appel pour un "changement par des voies pacifiques" et par "l'ouverture d'un dialogue véritable entre le pouvoir et l'opposition", afin de parvenir à solutionner les problèmes du pays. De son côté, le président du Front de la justice et du développement (FJD), Abdellah Djaballah, a insisté, également, sur l'importance d'un dialogue entre le pouvoir et la classe politique pour aboutir à une Constitution consensuelle, basée sur la Déclaration du 1er novembre 1954 et s'inspirant des expériences politiques réussies et ce, "en fidélité au sacrifice des martyrs et dans l'intérêt suprême de la nation et de ses aspirations légitimes". L'ICSO est une instance née des recommandations de la conférence de Mazafran 1. Elle est composée, en plus des partis de la coordination des libertés et de la transition démocratique (CLTD) où siègent notamment le RCD, le MSP, le FJD, Ennahda, Jil Jadid et Ahmed Benbitour, des partis du Front du changement où figurent, entre autres, le parti de Talaie El houriyat, ainsi que des partis en attente d'agrément, et des représentants de la société civile. La rencontre de mercredi a été marquée par l'absence de quelques invités, dont le Front des forces socialistes (FFS), et l'ancien chef de gouvernement, Mouloud Hamrouche, qui avaient pris part à la rencontre de 2014. Il y avait aussi la défection notamment de Sid Ahmed Ghozali et celles du président du RCD, Mohcene Belabbes, et Abdelmadjid Menasra (parti du Front du changement), représentés à cette rencontre par des membres de la direction de ces deux partis.