, mais rassemble également des hommes politiques, des artistes et des sportifs, a indiqué, lundi à Oran, le chercheur au Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (CREAD), Mohamed Saïb Musette. Présentant son ouvrage "De la fuite des cerveaux à la mobilité des compétences, une vision du Maghreb", édité en 2016 par le CREAD, Mohamed Saïb Musette a focalisé son intervention sur le départ de personnes hautement formées vers un autre pays. Ce phénomène donne lieu à deux visions, l'une pessimiste qui considère la fuite des cerveaux comme une perte pour les pays d'origine et qu'il y a lieu de penser à une forme de compensation et l'autre optimiste, développée par les pays d'accueil comme participation au bien être de l'humanité et du pays d'origine, a-t-il souligné. Pour le conférencier, l'enjeu est comment tranformer les pays du Maghreb en pays attractifs des compétences et sortir du discours de "désolation" sur le phénomène de la fuite des cerveaux, se demandant "faut-il accepter la mobilité des compétences". La mobilité des cerveaux s'inscrit de plus en plus en termes d'appartenance à une communauté scientifique internationale dans un contexte général d'émergence d'une "science-monde" et d'une économie globale, a-t-il fait remarquer ajoutant que durant cette décennie, la mobilité des compétences est supposée être un substitut à la fuite des cerveaux dans une logique de trois gagnants: le migrant, le pays d'origine et le pays d'accueil, soit une migration circulaire. Cependant, M. Musette a déploré le "déclassement professionnel" subi à certaines compétences dans les pays étrangers citant, entre autres, l'exemple de médecins se retrouvant infirmiers, ajoutant que la non reconnaissance des diplômes maghrébins à l'étranger est l'une des causes de ce déclassement. L'ouvrage est le fruit d'une collaboration entre le CREAD et le bureau d'Alger de l'Organisation internationale du travail (OIT) pour cerner ce phénomène, dans son évolution et son mode de traitement dans les pays de l'Union du Maghreb arabe (UMA), avec un focus sur l'expérience algérienne et une contribution d'experts du Maroc, Mauritanie et Tunisie (sociologues, économistes, politologues, statisticiens et géographes. L'ouvrage indique que l'effectif des migrants algériens qualifiés dans les pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), des pays développés pour la plupart, est de 267.799 personnes. Les chercheurs du CREAD relèvent, dans ce livre collectif, la nécessité de mettre en place une stratégie nationale de mobilisation des compétences de la diaspora scientifique qui doit répondre à deux logiques différentes mais complémentaires: la satisfaction des attentes institutionnelles et individuelles et l'évolution du climat du travail dans les pays d'origine.