Le poète de la Révolution algérienne Moufdi Zakaria qui, jeune conciliait militantisme et créativité poétique, a toujours plaidé en faveur de l'union et de la fraternité maghrébines, principales orientations "intellectuelle et militantiste" du poète, a indiqué mardi l'historien Mohamed Lahcen Zeghidi. "L'âme maghrébine de Moufdi Zakaria a déteint sur ses oeuvres et ses discours, à l'instar de son hymne "Thawret errif" (la révolution du Rif), composé en hommage à la Révolution du Rif marocain au début des années 1920 contre l'occupation espagnole. Parmi les autres poèmes qui témoignent de l'engagement de Moufdi Zakaria en faveur de l'Union Maghrebine, il y a lieu de citer son discours intitulé "Akidat Etawhid", prononcé lors du 4ème Congrès des étudiants nord-africains, tenu à Tunis en 1934, a précisé le conférencier. Par ailleurs, l'historien a évoqué l'hymne "Qassaman", composé en avril 1956, "en moins de 24 heures, à la demande de Abbane Ramdane", pour devenir un hymne "rassembleur" qui glorifie le peuple, l'Armée de libération nationale (ALN) et le sacrifice pour la patrie, soulignant que Moufdi Zakaria a également écrit l'hymne "Fidaa el Djazair" en 1936, premier hymne du mouvement national algérien. Il a en outre évoqué le militantisme du poète, qui était l'un des cadres dirigeants du Parti de l'Etoile Nord Africaine en Algérie, entre 1934 et 1935. Le poète a été emprisonné en 1937, pour ses activités au sein du Parti du Peuple Algérien (PPA), a-t-il rappelé. L'historien a rappelé que Moufdi Zakaria avait préparé les manifestations du 8 mai 1945, soulignant que le drapeau algérien avait été conçu et cousu dans un magasin appartenant au poète. Lors de cette conférence, organisée par l'Association Machaal Echahid, en coordination avec l'Institution Moufdi Zakaria, un documentaire sur le poète, réalisé par Said Eulmi a été projeté, en présence d'élèves et d'étudiants. Ce film retrace la vie du poète, à travers les témoignages de certains de ses amis et de ses compagnons d'arme.