Le Conseil de sécurité a appelé vendredi le Front Polisario et le Maroc à s'engager dans un autre round de négociations en renouvelant son soutien aux efforts déployés par Chistopher Ross, l'envoyé personnel de Ban Ki-moon en vue d'un règlement du conflit au Sahara Occidental. Dans sa résolution adoptée vendredi, prorogeant le mandat de la Minurso d'une année, le Conseil de sécurité a souligné l'importance de poursuivre le processus de préparation pour un cinquième round de négociations sur le statut final du Sahara Occidental. Ces négociations doivent être menées sous les auspices du secrétaire général de l'ONU avec l'objectif de parvenir à une solution mutuellement acceptable permettant au peuple sahraoui d'exercer sont droit à l'autodétermination. Le chef de l'ONU est tenu en vertu de cette résolution de présenter au Conseil de sécurité au moins deux rapports par an pour l'informer du déroulement des négociations. Le Conseil de sécurité a réaffirmé à ce propos son soutien aux efforts du médiateur de l'ONU et a appelé à relancer les rencontres et les contacts en vue de faciliter ces négociations, tout en se félicitant des récentes initiatives et consultations en cours avec les pays de la région. Le soutien apporté par le Conseil de sécurité à Christopher Ross vient conforter l'émissaire de Ban Ki moon dans sa mission de médiation après les tentatives du Maroc visant à l'empêcher de mener à terme ces discussions. Le Maroc avait déjà entravé sa liberté de mouvement en le déclarant en novembre 2015 1⁄2 persona non grata » interdite de se rendre dans les territoires sahraouis occupés. Par ailleurs, la résolution adoptée vendredi après plusieurs jours de tractations a divisé les membres du Conseil de sécurité sur les mesures contenues dans ce document proposé par les Etats-Unis. Le texte a été approuvé par dix membres du Conseil de sécurité, le Venezuela et l'Uruguay l'ont rejeté alors que la Russie, l'Angola et la nouvelle Zélande se sont abstenus de voter. Minurso : le Front Polisario veut une action décisive Si la résolution a relancé la mission de l'ONU, en prorogeant son mandat jusqu'au 30 avril 2017, elle n'inclut pas cependant des mesures effectives garantissant son rétablissement après une durée de trois mois, qui représente le délai fixé au Maroc pour restaurer les activités de la Minurso. Le premier texte proposé par les Etats-Unis et modifié sous la pression de la France prévoyait des mesures immédiates contre le Maroc si la mission ne parviendrait pas à s'acquitter de son mandat à cette date. La résolution adoptée ne fait aucune référence aux mesures immédiates, mais évoque l'examen des meilleurs moyens pour restaurer les activités de la mission après l'expiration du délai de trois mois. Ce changement a réduit « la valeur de la résolution et enlevé son caractère d'urgence », ont relevé des sources à l'ONU. Selon le représentant de l'Uruguay Elbio Rosselli , la résolution traduit "le faible engagement" du Conseil de rétablir la mission dans la plénitude de son mandat. « Il fallait exiger le retour immédiat de la Minurso », a revendiqué Rafael Dario Ramirez Carreno, le représentant du Venezuela au Conseil de sécurité, estimant que le Conseil a " manqué une occasion d'envoyer un message ferme au Maroc". "Le Conseil a manqué à ses obligations ", a affirmé de son côté Ismael Abraao Gaspar Martins, le représentant de l'Angola. La nouvelle Zélande a quant à elle exigé le rétablissement immédiat de la mission. De son côté le représentant du Front Polisario auprès des Nations Unies, Ahmed Boukhari, a appelé vendredi le Conseil de sécurité à prendre une autre action "décisive" pour permettre à la Minurso de s'acquitter pleinement de son mandat et pour fixer un calendrier ferme aux négociations avec le Maroc. Le vote de la résolution prorogeant le mandat de la Minurso d'une année qui a enregistré deux rejets et trois abstentions, a envoyé "un signal fort", selon lequel, la situation au Sahara Occidental " est inacceptable et ne peut perdurer " indéfiniment, a soutenu M. Boukhari au cours d'une conférence de presse animé à New York. "Le vote d'aujourd'hui envoie un message, fort et clair, que le statu quo est inacceptable, et que le Maroc ne sera pas autorisé à entraver la mission de l'ONU au Sahara Occidental, ni d'anéantir" le droit des sahraouis de participer à un référendum d'autodétermination pour décider de leur avenir politique, a-t-il affirmé. La direction du front Polisario va examiner aujourd'hui la résolution avec soin, et décider des prochaines étapes qu'elle compte entreprendre, a-t-il fait savoir.