La nouvelle mouture de la résolution prévoit qu'un briefing du secrétaire général de l'ONU sur l'état du rétablissement des activités de la mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso) se tienne dans 120 jours. Elle a été votée, hier, au Conseil de sécurité de l'ONU. Le projet initial accordait au chef de l'ONU 60 jours (deux mois) pour informer le Conseil de sécurité si la Minurso fonctionnait pleinement à cette date. La même source a précisé que la France et le Maroc « veulent gagner du temps et enlever le caractère d'urgence » à la proposition américaine en retardant le briefing de Ban Ki-moon de deux mois. En outre, le nouveau texte est particulièrement moins rigoureux envers le Maroc. Il évoque « l'examen de la meilleure façon » de rétablir la Minurso après le délai de quatre mois, alors que le premier texte prévoit des mesures immédiates du Conseil de sécurité si cet objectif n'est pas atteint. « Ils ont diminué la valeur du projet de résolution américain », affirme-t-on de même source. Mais les tractations mercredi au sein du Conseil de sécurité n'étaient pas des plus simples. Les représentants de la Russie, du Venezuela, de l'Uruguay et de l'Angola ont demandé un temps supplémentaire pour pouvoir consulter leurs capitales respectives sur la nouvelle mouture, selon la même source. Les consultations sur ce projet de résolution se sont, par ailleurs, poursuivies, jeudi dernier, au niveau des experts et des représentants permanents des membres du Conseil de sécurité. Mercredi, le représentant du Front Polisario aux Nations unies, Ahmed Boukhari, a déclare à l'APS que « la France menait une action très agressive pour paralyser l'initiative américaine ». « En jouant ce rôle, la France assume toute la responsabilité sur un possible retour de la guerre au Sahara occidental avec son soutien aveugle à la politique du Maroc », dans les territoires occupés, a-t-il mis en garde. appel des Sahraouis au Conseil de sécurité Le Conseil de sécurité des Nations unies est appelé à « assumer ses responsabilités historiques envers le peuple sahraoui » notamment après la tension provoquée par le Maroc à propos du mandat de la Minurso, a pour sa part indiqué, jeudi dernier, le ministre sahraoui de la Jeunesse et des Sports. « La sape par l'occupant marocain du processus de paix onusien devant aboutir à l'organisation d'un référendum d'autodétermination par la Minurso démontre, encore une fois, l'état de confusion extrême dans lequel se trouve le régime du makhzen », a-t-il souligné dans son allocution à l'ouverture de la 2e rencontre de la ligue des étudiants du Sahara occidental en Algérie. Il a, à cet effet, lancé un appel au Conseil de sécurité en général et à la France, en particulier, à assumer leur responsabilité historique, pour garantir au peuple sahraoui son droit à l'autodétermination. « L'expulsion, par le Maroc, de la composante civile et politique de la Minurso est un déni de la légalité internationale », a-t-il dit, qualifiant cette réaction de l'occupant marocain « de dernières cartes » qu'il joue devant les victoires politiques et diplomatiques du Front Polisario, au double plan régional et international ». Qualifiant la situation dans les zones occupées de « dangereuse », Ahmed Lahbib, après avoir souligné les souffrances endurées par le peuple sahraoui, a appelé les étudiants de son pays à davantage de mobilisation et à s'inspirer de la Révolution algérienne et de ses principes de liberté et d'indépendance.