Les émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le monde devraient augmenter d'un tiers d'ici à 2040, tirées par une hausse de la consommation énergétique dans les pays hors OCDE, prévoit lundi l'agence américaine d'information sur l'énergie (EIA). L'Agence souligne dans son rapport sur les prévisions énergétiques internationales pour 2016, que ses projections peuvent changer de façon significative si les politiques de réduction de GES sont mises en œuvre et que les lois existantes en matière de lutte contre le réchauffement climatique sont améliorées. Cependant, les engagements de réduction annoncés par les pays qui ont participé au sommet sur le climat à Paris (Cop 21) comprennent un large éventail d'approches qui rend la quantification de ces objectifs difficile, constate l'agence. L'EIA explique que les contributions des pays en matière de réduction de GES, présentées au cours de ce sommet portent sur certaines mesures qui ne relèvent pas directement du secteur de l'énergie mais sont plutôt liées aux politiques forestières des Etats et à l'utilisation des terres comprenant à la fois des émissions et des absorptions de CO2. En 1990, les 34 pays membres de l'OCDE ont émis 54% des émissions mondiales de CO2. Mais la croissance économique et l'augmentation de la consommation d'énergie dans les pays hors OCDE ont modifié l'équilibre des émissions, selon cette agence relevant du ministère de l'Energie des Etats-Unis. Pour 2016, l'EIA prévoit le maintien de cette tendance, avec une hausse de plus en plus importante des émissions des pays hors OCDE jusqu'en 2040, alors que les émissions de CO2 des pays membres de l'OCDE resteront relativement stables. Selon les chiffres fournis par l'EIA, hors OCDE ont émis 62 millions de tonnes de CO2 en 2012. La consommation de combustibles fossiles dans le monde devrait continuer à augmenter d'ici à 2040, mais à un rythme plus lent comparé aux combustibles non fossiles. En 2012, les combustibles fossiles ont représenté 84% de la consommation énergétique mondiale. Ce taux devrait enregistrer une légère diminution en 2040 à 78%, selon les mêmes projections. La part du charbon dans la consommation mondiale de l'énergie qui a atteint 28% en 2012 baissera à 22% en 2040, alors que celle des combustibles liquides reculera de 33% en 2012 à 30% en 2040. L'agence américaine table en revanche sur une hausse de la part du gaz naturel dans le bouquet énergétique mondial. Le gaz naturel, une énergie propre et sur comparé au charbon, représentera en 2040 environ 26% du mix énergétique mondial contre 23% en 2012.