Des services d'aide au sevrage du tabac à travers le territoire national, implantés dans des services des soins de santé de base et dans des services spécialisés, seront opérationnels à partir de septembre prochain, a-t-on appris lundi auprès du ministère de la Santé, de la population et de la Réforme hospitalière (MSP). "Le ministre avait signé en mars dernier un arrêté permettant la création de consultations antitabac gérées par des médecins, des psychologues et des paramédicaux pour aider ceux qui veulent arrêter la consommation de la cigarette", a déclaré à l'APS le directeur chargé des maladies non transmissibles et plan focal tabac au ministère, Dr Youcef Terfani. S'exprimant à la veille de la Journée mondiale sans tabac, le même responsable a fait savoir que cette stratégie d'aide aux personnes voulant arrêter de fumer entre dans le cadre du plan stratégique national multisectoriel de lutte intégrée contre les facteurs de risque des maladies non transmissibles (2015-2019 - MNT). Il a évoqué dans ce cadre, la création de 53 consultations dont la phase d'équipement est achevée et qui pourraient être fonctionnelles à partir de mois septembre prochain. L'autre mesure prise, une année après la mise en place du plan de lutte contre le tabac, est l'intégration, dès la rentrée scolaire prochaine, d'un cours expliquant les dangers de cette consommation. "Dans le cadre du comité multisectoriel, nous avons orienté nos politiques vers les jeunes. A cet effet, nous avons élaboré, en collaboration avec le secteur de l'éducation nationale, un cours commun qui va être enseigné lors de la prochaine rentrée scolaire", a expliqué le plan focal tabac du ministère. Se voulant plus précis, Dr Terfani a rappelé que la consommation de tabac est l'un des facteurs de risque des MNT modifiables les plus importants, d'où la mise en place par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) de la convention cadre pour la lutte antitabac, a-t-il fait remarquer. Celle-ci repose sur la surveillance de la consommation de tabac et les politiques de prévention, la protection de la population contre la fumée du tabac, l'offre d'aide à ceux qui veulent arrêter de fumer, la mise en garde contre les méfaits du tabac, l'interdiction de la publicité du tabac, la promotion et le parrainage ainsi que l'augmentation des taxes sur le tabac. "A travers cette convention, une feuille de route a été mise en place et tous les pays doivent la suivre et la prendre en considération", a-t-il dit, rappelant que le plan d'action algérien est basé sur ces volets. Parmi les autres actions mises en place par le ministère après l'installation du Comité national multisectoriel de lutte contre les maladies non transmissibles figure l'introduction dans l'avant projet de loi sur la santé de sanctions pécuniaires pour ceux qui fument dans les lieux publics. Il s'agit également de l'augmentation de la taxe sur les produits de tabacs et la réalisation d'un projet visant à coller sur les paquets de cigarettes des images "choc" dans le but de diminuer la vente. Par ailleurs, le même responsable a mis en garde contre le phénomène de la consommation de la chicha (narguilé), estimant que la consommation d'une dose de chicha équivaut à 20 cigarettes. Selon Dr Terfani, la chicha représente un "très grand danger" pour la santé non seulement de ceux qui s'y adonnent mais aussi pour ceux qui sont dans les environs. Plusieurs personnes dont la plupart des jeunes s'adonnent au narguilé, et on remarque même, ces dernières années, la création d'espaces qui lui sont dédiés notamment pendant le mois de Ramadan. C'est l'une des raisons qui pousse le représentant du ministère à "tirer la sonnette d'alarme" contre ce danger, précisant néanmoins que des directives et des initiatives ont été prises dans ce sens dans certaines villes de l'Ouest pour son interdiction dans des cafés et dans des restaurants. Interrogé en outre, sur la consommation de la cigarette électronique, Dr Terfani a fait savoir que les études faites pas l'OMS n'ont pas encore démontré son efficacité pour remplacer la cigarette classique avec moins de dangers. "Je dirai qu'en Algérie nous ne sommes pas face à une utilisation répandue de la cigarette électronique. Ce n'est qu'un moyen pour dire qu'il y a des substituts pour remplacer la cigarette classique", a-t-il dit.