Le président de l'Observatoire national du service public (ONSP), Fouad Makhlouf, a appelé lundi à Alger à accélérer le processus de mise en place d'une administration électronique afin de consolider davantage le service public avec toutes les facilitations et la simplification que cela procure. "L'administration électronique économiserait à l'Etat annuellement des dépenses de près de 2 milliards de dinars d'où la nécessité d'accélérer le processus de mise en place de cette administration", a indiqué M. Makhlouf dans un entretien accordé à l'APS, précisant que "le fait de privilégier la numérisation et de ne pas consommer du papier épargnerait à l'Etat des dépenses inutiles". Pour M. Makhlouf, le e-gouvernement ou ce qui est appelé administration électronique doit être considérée comme étant une "priorité pour l'ensemble des administrations publiques dans le cadre de la numérisation". A cet effet, la création de l'Observatoire permet d'aller vers un "diagnostic stratégique global" avec un état des lieux des services publics à travers le pays, que ce soit au niveau local, des communes, des daïras, des wilayas et central afin, a-t-il expliqué, de traiter toutes les problématiques à commencer par la simplification et l'amélioration des procédures administratives. Dans le sillage de la mise en place de l'ONSP, il a rappelé que le Premier ministre avait déjà instruit les membres du gouvernement de se doter de plans sectoriels de simplification et d'amélioration des procédures et formalités administratives. Dans ce cadre, M. Makhlouf a rappelé qu'il a été institué un plan national de simplification des procédures administratives sous la conduite d'un Comité de pilotage présidé par le directeur général de la Fonction publique. Il a relevé que le bilan des actions de 2015 entrant dans le cadre de ce plan a fait ressortir qu'un "excellent" travail est en cours d'élaboration, se "félicitant" que le comité de pilotage ait réussi à réaliser 935 actions d'amélioration du service public sur 1.437 actions inscrites en 2015. Un projet de charte dédiée à l'accueil du citoyen En ce sens, M. Makhlouf a fait savoir que l'Observatoire compte en son sein des représentants de dix départements ministériels, chacun étant concerné par les aspects de simplification et d'amélioration des procédures administratives dans son secteur. Il a précisé que la simplification et l'amélioration des procédures administratives relèvent d'une "urgence" au sein des administrations publiques, à commencer par l'accueil du citoyen, lequel est la "priorité des priorités" de l'ONSP, a-t-il dit. "Nous avons demandé à tous les départements ministériels de nous envoyer leurs plans sectoriels en matière de traitement de cette problématique, à savoir l'accueil du citoyen", a indiqué le président de l'ONSP. Il s'est dit aussi "satisfait" d'apprendre que le comité de pilotage a élaboré un projet de charte dédiée à l'accueil du citoyen, précisant que ce projet repose sur un nombre de mesures, notamment l'aménagement des endroits convenables pour accueillir les citoyens et la mobilisation des personnels pour des missions de contact avec les citoyens. L'Observatoire a également demandé à ce que les horaires soient aménagés pour que les citoyens ne recourent pas aux déplacements inutiles, favorisant aussi l'utilisation d'autres moyens de contact comme les messages SMS et les mails électroniques ainsi que d'autres procédés modernes à même de faciliter le contact avec l'administration. S'agissant du secteur économique, l'ONSP compte auditionner prochainement le président de l'Association des banques et établissements financiers (ABEF) pour une présentation sur le projet du e-paiement (le paiement électronique) qui constitue une "solution idoine" à même de régler un nombre de problèmes. "Nous devons travailler ensemble pour aller plus vite et mettre en œuvre cet ambition programme", a ajouté M. Makhlouf, déplorant néanmoins le nombre "insuffisant" de terminaux de paiement électroniques (TPE). "Nous allons demander à l'ABEF de multiplier davantage le nombre de TPE et leur usage pour épargner aux citoyens des déplacements inutiles", a-t-il ajouté. Pour ce qui est de l'investissement, le président de l'ONSP, a annoncé qu'il demandera au département de l'industrie et des mines de faire une communication sur les procédures liées à la simplification des procédures administratives afin de faciliter les demandes des opérateurs. Il a ainsi rappelé que lors de la 19ème tripartite gouvernement-UGTA-patronat, l'accent a été mis sur la simplification et la facilitation de la procédure administrative en faveur des opérateurs et des investisseurs économiques. "Il est prévu de consacrer une séance de travail avec les opérateurs, les associations patronales, les syndicats et tous les partenaires pour contribuer à cette noble mission de réaliser le renouveau et le redressement du service public", a-t-il dit. Impliquer davantage la société civile Le président de l'Observatoire a affirmé que la société civile n'est pas en reste et se trouve ainsi impliquée et associée à toute action entreprise par l'ONSP. "Il n'y a aucune disposition réglementaire interdisant aux associations de la société civile d'être impliquées dans la gestion et le travail des services publics. Au contraire, la tendance est de favoriser l'implication de la société civile", a souligné M. Makhlouf, précisant que "le plan d'action du gouvernement insiste sur la démocratie participative, devenue un principe adopté par l'Exécutif". Pour preuve, l'ONSP compte des membres de la société civile représentés par l'association pour citoyenneté et l'association pour la promotion des TIC lesquelles participent aux activités de l'Observatoire au même titre que les autres membres, a-t-il soutenu. M. Makhlouf a également fait savoir que l'Observatoire sera doté d'un portail électronique et d'un numéro vert afin de permettre aux citoyens de connaitre cette institution et surtout les impliquer dans son fonctionnement. "L'Observatoire ambitionne de devenir une véritable tribune pour le citoyen, lequel doit être un partenaire qui pourrait nous être d'une grande utilité". Sur le plan de la formation et afin de répondre aux attentes des citoyens, l'ONSP a fait du recyclage et la mise à niveau de la ressource humaine une "priorité", a indiqué M. Makhlouf, soulignant que la formation continue demeure "une action inévitable et une obligation" pour toutes les institutions et les administrations publiques.