Une rencontre régionale sur la prévention des risques majeurs et la gestion des catastrophes a été organisée mardi au niveau du pôle universitaire de Médéa en présence de cadres administratifs et officiers de la protection civile issus des wilayas de Djelfa, Blida, TipaSa et Médéa. Initiée par la délégation nationale aux risques majeurs, dépendant du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, cette journée s'est focalisée sur l'étude et l'analyse de trois types de risques majeurs, auxquels est potentiellement exposés l'Algérie, à savoir, les séisme, les inondations et l'invasion acridienne. Elle intervient dans le sillage de la gestion de l'après séisme de Mihoub, qui a eu lieu le 29 mai dernier, en axant, toutefois, sur des expériences plus anciennes et plus dramatiques tels que les séismes de Chlef (1980), Boumerdes (2003), les inondations de Bab-el-Oued et Ghardaia, survenues respectivement en 2001 et 2008 et qui ont fait, à chaque fois, des dizaines de victimes, des blessés par centaines et d'important dégâts. Une succession de catastrophes naturelles qui ont poussé, d'après le délégué national aux risques majeurs, Tahar Melizi, les pouvoirs publics à mettre en place une politique nationale de prévention et de gestion des catastrophes, qu''ils n'ont cessé, depuis le terrible séisme de Chlef, d'enrichir de textes législatifs et de dispositions réglementaires, de façon à rendre cette politique plus perfectible et en mesure de réduire les dégâts et les pertes en vies humaines, a-t-il indiqué lors de la cérémonie d'ouverture de cette journée. Le délégué national des risques majeurs a admis, au cours de son intervention, l'existence de certaines insuffisances qui mériteraient, selon lui, d'être corrigées dans la perspective d'une optimisation globale de l'action des autorités lors d'une situation de crise. Il a cité, dans ce contexte, la faiblesse de la base législative, notamment en matière de normes de construction, l'insuffisance des structures et organismes en charge de la prévention et de la gestion des crises, le manque d'investissement dans le domaine de la gestion et la prévention des catastrophes naturelles, le faible niveau de perception des risques et dans le mode d'application du protocole d'intervention. Une meilleure prise ne charge de ces aspects devrait réduire considérablement, a-t-il ajouté, les effets et les retombées d'une catastrophe naturelle. Un avis corroboré par Djillali Benouar, enseignant à l'Université des Sciences et technologie Houari Boumédiene de Bab-Ezzouar (Alger) et consultant international. Ce dernier, a mis l'accent, lors de sa communication sur "L'évolution de la prise en charge de la problématique nationale de la gestion des risques de catastrophes" sur la nécessité "d'agir localement, tout en réfléchissant globalement", inscrire donc l'action d'intervention locale dans un cadre plus large qui prend en ligne de compte des paramètres qui se situent très loin parfois du centre du désastre, a-t-il dit. Apprendre à vivre avec ces catastrophes, en s'adaptant à leur récurrence et leurs manifestations, constitue le fondement de la culture préventive qui doit être vulgarisée de façon permanente et régulière afin de préparer les citoyens à des situations inédites, a affirmé cet universitaire, estimant que la vulnérabilité sociale est l'un des principaux facteurs de décès lors d'une catastrophe. M. Benouar a révélé que les catastrophes météorologiques, à elles seules, avaient provoqué la mort, entre 2000 et 2012, de 1,2 million de personnes à travers le monde, affecté plus de 2,9 milliards d'êtres humains et occasionné des dégâts qui se chiffrent à plus de 1,7 trillion de dollars US. De son côté, Mohamed Belazougui, directeur du centre de recherche appliquée en génie parasismique (CGS) s'est penché sur le séisme du 21 mai 2003 à Boumerdes où il a été constaté, selon l'analyse du CGS, que l'application des normes parasismique dans le secteur du bâtiment a permis de réduire de plus de 80% les dommages occasionnés par ce séisme. Le gros des constructions et bâtisses, individuelles ou collectives endommagées ou totalement détruits0 lors de ce séisme, présentaient des défauts de construction, outre le non respect des normes parasismiques entrées en vigueur dès le séisme de Chlef, mais peu suivi, jusqu'au jour d'aujourd'hui, a-t-il fait savoir.