Les intervenants à l'ouverture, mercredi à Windhoek (Namibie), des travaux du Comité ministériel de mise en œuvre de l'Agenda africain 2063, ont insisté sur la nécessité pour les Etats membres de "domestiquer" l'Agenda et d'œuvrer à rendre effectif le concept du parachèvement de la décolonisation du continent. Le commissaire de l'Union Africaine (UA), Anthony Maroning, a mis l'accent, dans son allocution, sur le processus d'adoption de l'Agenda, qui s'est focalisé, a-t-il expliqué, sur le parachèvement de la décolonisation du continent. Il a également plaidé pour que les pays membres axent leurs plans de développement social et économique, sur la base de la mise en œuvre des objectifs tracés dans l'Agenda. Il s'agit, selon lui, d'un document (l'Agenda) des peuples qui a été adopté en janvier 2015. Six mois, après cette adoption, a-t-il précisé, le premier plan avait suivi. Dans la prospective qu'il a exposée, lors de l'ouverture des travaux du Comité, M. Maroning a indiqué que 50% des Etats membres sont soutenus dans leurs programmes de mise en œuvre des objectifs de cet Agenda. Tout en insistant sur le rôle "pivot" du Comité pour la responsabilisation dans la mise en œuvre de l'Agenda, il a plaidé pour une approche à la fois nationale, régionale et internationale dans les actions à mener conformément à l'esprit de l'Agenda 2063. A propos des "flux de l'argent ‘transfert illicite des capitaux' qui quittent le continent", le commissaire africain a plaidé pour la création d'organismes spéciaux pour lutter contre ce fléau, en coordonnant leurs actions avec les organismes internationaux. M. Maroning a déploré, ensuite, la dépendance des économies africaines des prix des matières premières, appelant, à ce sujet, à transformer ces économies de manière à "éradiquer" la pauvreté à travers le développement humain. De son côté, la vice-premier ministre, ministre des Relations internationales et de la Coopération de la Namibie, Netumbo Nandi Ndaitwah, a estimé que "le Comité a élaboré depuis sa création des projets remarquables". Elle a appelé, dans ce sens, à œuvrer pour la transformation des économies africaines et l'industrialisation du continent. Elle a salué, dans ce cadre, les pays membres de l'UA ayant lancé le processus de "domestication" de l'Agenda, qu'elle a qualifiée de document "claire et concis". Pour une approche qui tire les leçons des expériences passées, Le ministre de la planification, Directeur général de la planification nationale de la Namibie, Tommy Alweendo, a préconisé, pour sa part, une approche qui a-il dit, "tire des leçons du passé, du progrès en cours et de toutes les opportunités qui s'offrent au continent". Il a plaidé, dans ce contexte, pour la restauration du panafricanisme, pour la solidarité dans la perspective, a-t-il préconisé, de "la renaissance africaine". Le ministre namibien a souligné, en outre, que " la paix et la stabilité offrent un environnement pour une meilleure mise en oeuvre de l'Agenda 2063)". Tout en relevant que les pays africains "continuent à dépenser en dehors du continent", il a plaidé pour une approche permettant "une meilleure intégration du marché africain". Il a insisté, dans ce cadre, sur la poursuite de la mise en œuvre de l'Agenda, afin, a-t-il expliqué, d'éradiquer la pauvreté et de répondre aux attentes des peuples du continent. Les travaux de la réunion du Comité de suivi, auxquels participe le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, se poursuivent à huis clos. Créé en 2013, par décision de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA, le Comité ministériel chargé du suivi de la mise en œuvre de l'agenda 2063 de l'UA, a pour mandat de veiller à la mise en œuvre des différentes décisions des instances politiques de l'UA en matière de promotion de la paix, de la sécurité, du développement et de l'unité du continent, conformément aux axes stratégiques identifiés par l'Agenda 2063. Le Comité de suivi est composé de cinq états membres de l'UA, un état par région. L'Algérie a été réélue pour la seconde fois au sein de ce Comité, à côté du Burkina Faso, le Rwanda et le Cameroun, ainsi que le Tchad en sa qualité de président en exercice de la Commission africaine. Prennent part, également, à cette réunion les représentants des Communautés économiques régionales d'Afrique. Au cours de cette réunion, présidée par la Namibie, à travers son Vice-premier ministre, ministre des Relations internationales et de la Coopération, les participants auront à examiner les modalités de travail en vue d'accomplir le mandat du Comité qui porte, notamment, sur la mise en oeuvre des décisions des Chefs d'Etat de l'UA, en application de l'Agenda 2063. Les participants auront à étudier les moyens nécessaires pour "le renforcement et la promotion" des positions africaines communes dans les différentes enceintes internationales.