Le football algérien paye de nouveau les frais de la violence dans ses stades avec ce deuxième coup dur en l'espace de deux années seulement asséné par la Confédération africaine de la discipline (CAF) à l'encontre d'un club de la Ligue 1 algérienne. L'ES Sétif, qui tablait énormément sur la Ligue des champions africaine pour se racheter de sa modeste saison qu'elle vient d'effectuer au niveau local, a été disqualifiée de la phase de poules de la prestigieuse compétition continentale interclubs. Un comportement indigne de la part d'une frange de ses supporters a fait fondre comme neige au soleil les espoirs de toute une ville, voire tout un pays, placés sur l'Entente. Une équipe qui rêvait de rééditer l'exploit de 2014 lorsqu'elle avait surpris tout le monde en s'offrant le trophée de la C1. La direction du club phare des hauts plateaux n'a d'ailleurs pas lésiné sur les moyens pour transformer le rêve en réalité. Elle a renforcé son effectif par des joueurs de valeur, tout en recrutant également un nouvel entraîneur, en l'occurrence Abdelkader Amrani, qui n'est plus à présenter sur la scène nationale. Mais il a suffi que l'équipe fasse une entrée ratée dans cette phase de poules en s'inclinant à domicile face aux Sud-Africains de Mamelodi Sundowns (0-2) pour qu'un nouveau ''scandale'' éclabousse le sport roi dans le pays. Des jets de projectiles à partir des tribunes suivis d'un envahissement de terrain ont mis prématurément un terme à une aventure que les Sétifiens souhaitaient longue dans cette compétition. La réaction de la CAF ne s'est pas fait attendre, puisque la première structure footballistique continentale a réagi moins d'une semaine de la rencontre. "Les officiels du match ont constaté notamment un envahissement du terrain, ainsi que de nombreux jets de projectiles, de pierres, de bouteilles et de pétards, provoquant un certain nombre de blessés parmi les spectateurs et les forces de sécurité", regrette la CAF dans un communiqué publié tard dans la nuit de jeudi. La violence, encore et toujours Et ce qui devait arriver arriva, puisqu'après l'interruption de la rencontre par l'arbitre avant deux minutes de la fin du temps additionnel, la CAF n'a pas hésité à appliquer scrupuleusement les règlements régissant un tel cas de figure en excluant purement et simplement le représentant algérien de l'épreuve. "Si l'arbitre est obligé d'arrêter le match avant sa fin réglementaire à cause d'un envahissement du terrain ou d'une agression contre l'équipe visiteuse, l'équipe hôte sera considérée comme perdante et sera éliminée de la compétition, nonobstant les sanctions prévues par les statuts et règlements", stipule le Chapitre XII para. 3 du règlement de la compétition, rappelle la CAF. Un triste sort qu'avait connu également la JS Kabylie en 2014, avant même qu'elle n'entame son aventure dans la Ligue des champions. Là aussi, les Kabyles ont été victimes d'agissements répréhensibles de la part de leur galerie, allant jusqu'à causer le décès de l'attaquant camerounais Albert Ebosse, à l'issue d'un match de championnat de Ligue 1 algérienne face à l'USM Alger. Le défunt joueur s'apprêtait à rejoindre les vestiaires lorsqu'il a reçu un projectile mortel sur la tête. A l'époque, la CAF avait également réagi en suspendant les ''Canaris'' des compétitions continentales pour deux années. Les Algériens allaient disputer la Ligue des champions (édition 2015), après avoir terminé le championnat national à la deuxième place. La violence dans les stades algériens a pris des dimensions alarmantes lors de ces dernières années. Tous les efforts déployés par les différents secteurs concernés n'ont pas réussi à endiguer définitivement le fléau. Les compétitions en Algérie ont même battu un triste record en matière de nombre de matchs joués à huis clos. Pis, pour la prochaine saison, certains clubs vont débuter l'épreuve devant des tribunes vides, à l'image du MC Alger, sanctionné de deux matchs à huis clos et de... l'ES Sétif qui en a pris un en fin d'exercice passé.