Le ministre libyen des Affaires étrangères, Mohamed Tahar Siyala, a affirmé le souci du Conseil présidentiel libyen et du Gouvernement d'union nationale de concrétiser la réconciliation nationale en Libye comme solution efficace à la crise dans le pays, en se basant sur l'expérience algérienne qui constitue "un modèle digne d'être suivi". Dans une conférence de presse co-animée lundi à Alger avec le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue arabe Abdelkader Messahel, M. Siyala a indiqué que le "Conseil présidentiel libyen s'emploie à concrétiser la réconciliation nationale entre les enfants du peuple libyen, considérant que seule une réconciliation nationale globale impliquant tous les Libyens sans exclusive est à même d'apporter une solution efficace à la crise dans le pays". Il a réaffirmé le souci des autorités libyennes de tirer profit de l'expérience algérienne en matière e réconciliation nationale, une expérience qui constitue "un modèle digne d'être suivi au regard des mesures et mécanismes efficients qu'elle comporte". "Les ingérences étrangères affichées ou masquées entravent la réconciliation nationale en Libye", a soutenu le MAE libyen faisant remarquer que la diplomatie libyenne s'attelait actuellement "à convaincre les autres parties de laisser les Libyens décider de leur avenir par eux mêmes". Il a salué la position algérienne à l'égard de la situation en Libye précisant que cette position reposait sur "le respect de la volonté du peuple libyen et du principe de non ingérence dans les affaires internes du pays tout en apportant l'appui nécessaire aux autorités légitimes". A une question concernant la réunion tenue à paris sur la crise libyenne et dont se sont absentées plusieurs parties concernées, le chef de la diplomatie libyenne a indiqué que cette réunion s'était tenue à l'initiative de la France et que c'était le gouvernement français qui avait convoqué les participants. "Le processus de coopération entre le gouvernement libyen et ses partenaires régionaux n'en sera pas affecté", a-t-il soutenu. --La renégociation de l'accord politique "ne fera qu'entraver" le processus de règlement de la crise libyenne-- Dans le même contexte, le ministre libyen a appelé la communauté internationale à exercer des pressions sur les parties entravant le processus de règlement politique en Libye pour les amener à interagir positivement avec les efforts consentis par le Conseil présidentiel et le gouvernement d'union nationale. M. Siyala a affirmé que "toute option qui prône la renégociation de l'accord politique ne fera qu'entraver le processus de règlement pacifique de la crise", estimant que la situation en Libye n'avait pas besoin d'une renégociation d'un accord objet d'un consensus international dont celui de l'ONU, du Conseil international de sécurité, de l'Union Africaine (UA) et de la Ligue arabe. "L'accord politique est a base du règlement de la crise" en Libye, a-t-il estimé. Concernant la situation sur le terrain relative à l'opération "Edifice renforcé" lancée par le Conseil présidentiel libyen pour lutter contre Daech, M. Siyala a indiqué que "c'est une opération exclusivement libyenne, menée par la Libye, au nom de la communauté internationale, étant donné qu'il s'agit là du terrorisme international transfrontalier". "L'opération a beaucoup progressée et se limite actuellement à une zone bien définie dans la ville de Syrte", a-t-il souligné précisant que "la lenteur qui marque l'exécution de cette opération s'explique par la volonté des responsables de cette opération de réduire le nombre de pertes humaines notamment des civils pris en otage par Daech, d'autant que le nombre de victimes s'élève à 500 morts et plus de 1.500 blessés".