Le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union Africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, a rappelé mercredi à Niamey (Niger) l'appui des pays voisins de la Libye au processus de règlement politique da la crise dans ce pays sans intervention étrangère afin d'y restaurer la paix et la stabilité. "La tenue de la présente réunion témoigne de la solidarité du Niger avec les frères libyens et de son engagement à la démarche commune des pays voisins de la Libye, fondée sur les fondamentaux de la position de nos Etats, consistant en la solution politique sans intervention étrangère", a insisté M. Messahel, dans son allocution devant les participants à la 9e réunion ministérielle des pays voisins de la Libye à Niamey. La solution prônée est de nature à "préserver l'unité et l'intégrité territoriale de la Libye, sa souveraineté et la cohésion de son peuple, visant la restauration de la paix et de la stabilité non seulement de la Libye mais aussi dans pays voisins". Lors de son allocution, le ministre des Affaires maghrébines, a rappelé les fondamentaux de la démarche de l'Algérie et son action pour une Libye unie, prospère et réconciliée avec elle-même, estimant qu'"il n'y a point d'alternative à la solution politique fondée sur le dialogue inclusif inter libyen", exception faite aux groupes terroristes listés par les Nations Unies, a-t-il averti. M. Messahel, a, dans ce contexte, soutenu, que l'Accord politique signé sous l'égide de l'ONU par les parties libyennes le 17 Décembre 2015 constitue le seul cadre de règlement politique, pour l'Algérie et requiert le plein appui. "Il représente le fruit d'un consensus, un compromis de négociations qui ne peut, en aucun cas, satisfaire toutes les parties ou répondre à l'ensemble de leurs préoccupations", a-t-il ajouté. Il a notamment réaffirmé que l'Algérie "appuie le Conseil présidentiel du gouvernement d'entente nationale libyen qui a obtenu la confiance de la communauté nationale à travers le vote du 25 janvier 2016 de la Chambre des représentants et le consensus de la communauté internationale en tant qu'unique représentant légitime de la Libye à travers la résolution de Conseil de sécurité du 23 décembre 2015". -Capacité des Libyens à faire triompher l'intérêt suprême du peuple- Dans le même sillage, le ministre s'est dit convaincu que les Libyens "sont capables de dépasser leurs divergences et faire triompher l'intérêt suprême du peuple avant toute autre considération, agissant ainsi dans le sens du devoir historique de la préservation de l'unité et l'intégrité territoriale de la Libye, de sa souveraineté et de sa cohésion nationales". A cet effet, M. Messahel a souligné "l'impératif de l'intensification des consultations pour la formation d'un Gouvernement d'entente nationale représentant l'ensemble des sensibilités libyennes, et son approbation dans les meilleurs délais possibles, par la Chambre des représentants, conformément aux dispositions de l'Accord politique sans aucune ingérence extérieure, ni pressions et menaces de quelques partie", afin de relever les défis pluriels qui se posent aujourd'hui à la Libye dans les domaines politique, économique et sécuritaire. Il a dans ce sens, appelé à poursuivre la démarche, comme ce fut le cas depuis 2012, "à £uvrer et à encourager l'élargissement du dialogue national inter-libyen et la concertation avec toutes les parties sur la scène libyenne, notamment, celles qui exercent réellement une influence certaine dans la vie politique, économique, sociale et sécuritaire au niveau national en vue d'aboutir à un large consensus, en mesure de recueillir la plus grande adhésion possible de l'ensemble des acteurs et sensibilités de la société libyenne". Evoquant la mise en place d'institutions "fortes, unies, justes et équitables", pour vocation à servir tout le peuple libyen notamment sur le plan sécuritaire, comme l'armée et les institutions économiques et financières, M. Messahel a estimé qu'elles (les institutions) représentent "les seuls interlocuteurs qui doivent agir sous l'autorité exclusive du Conseil présidentiel, conformément aux dispositions de l'Accord politique et des termes des résolutions adoptées par le Conseil de sécurité notamment la Résolution 2259 du 23 Décembre 2015". Le responsable algérien a, en outre, fait prévaloir "le sens de responsabilité des Libyens, de dialogue et de réconciliation nationale sans exclusion aucune, grâce à la mutualisation des efforts de tous au service d'un agenda unique, s'inscrire dans une démarche nationale consensuelle capable de prévenir et d'éviter à la Libye les périls de division et de déstabilisation". "L'absence ou le retard dans le règlement de la crise en Libye sont porteurs de graves menaces et servent directement le seul agenda du terrorisme et ses connexions liées au crime organisé et à toutes les formes de trafic transfrontalier constituant une atteinte directe et éminente à la paix et à la stabilité non seulement de la Libye mais aussi de tous ses voisins", a prévenu M. Messahel. M. Messahel a, par ailleurs, invité les pays voisins de la Libye à maintenir et à renforcer les contacts et la concertation entre eux, appelant également l'ensemble des pays partenaires et la communauté internationale, les organisations régionales à "travailler avec les Etats voisins en raison des conséquences directes de la crise". Il a, à la même occasion, appelé la communauté internationale, d'apporter "un appui constant et sans équivoque au processus politique et d'agir en faveur d'un agenda unique en Libye, celui du rétablissement de la paix et de la stabilité".