L'Algérie devrait investir "davantage" dans le domaine de l'industrie pharmaceutique pour les besoins de son marché local, mais également dans un objectif d'exportation, ont plaidé mardi à Alger des spécialistes dans ce domaine. Intervenant à l'ouverture des travaux des 7èmes rencontres internationales de pharmacie d'Alger (RIPA), en sa qualité de membre du conseil national de l'Ordre des pharmaciens d'Algérie, le Dr Nadji Hadjadj a estimé que l'Algérie est "bien placée pour devenir le premier producteur pharmaceutique au niveau du Maghreb, aussi bien en volume qu'en valeur", rappelant que les investissements dans l'industrie pharmaceutique sont de l'ordre de 1.12 milliard de dollars et que plus de 400 millions d'unités sont produites localement. "Cela démontre une croissance dans ce domaine", a-t-il soutenu, notant que l'Algérie devrait s'orienter vers le marché africain. Il a annoncé, à cet égard, le lancement prochain des exportations de produits pharmaceutiques algériens vers des pays de l'Afrique, citant plus particulièrement la Mauritanie et la Côte d'Ivoire. L'évolution de la production pharmaceutique nationale a été possible grâce à une batterie mesures, dont la mise en place d'une nouvelle réglementation consacrant entre autres, l'institution d'un laboratoire national de contrôle des produits pharmaceutiques (LNCPP), a-t-il précisé. Abordant le projet de loi sur la santé, adopté récemment par le Conseil des ministres, le président du Conseil de l'Ordre des pharmaciens algériens, Lotfi Benbahmed, s'est réjoui, quant à lui, du fait que ce texte "rassure sur la volonté politique de consolider les acquis du pays dans le secteur industriel pharmaceutique". Enumérant les "avancées" contenues dans le nouveau dispositif réglementaire du secteur pharmaceutique, le même intervenant a estimé qu'une politique du "moderne et cohérente" du médicament devait s'appuyer sur des "outils d'évaluation permettant une adéquation entre les moyens disponibles et les objectifs de santé publique tout en assurant la qualité, l'accessibilité et la disponibilité des produits pharmaceutiques". Plaidant, à son tour, pour une production nationale pharmaceutique, le président de la commission santé au Forum des chefs d'entreprises (FCE), Arabet, a considéré que l'objectif d'une production nationale pharmaceutique à hauteur de 70 % est "possible", relevant l'existence d'un "engouement" pour investir dans ce secteur. A ce titre, il a relevé que l'une des contraintes principales pour y parvenir, est celui de la disponibilité du personnel technique spécialisé, ainsi que l'incapacité du marché national à absorber le volume de la production locale en produits pharmaceutiques, d'où la nécessité, a-t-il recommandé, de se tourner vers l'exportation. Le représentant du FCE a plaidé, à ce titre, pour un système qui ajuste de "manière raisonnable" les coûts. Intervenant lors de cette rencontre, le représentant du Conseil de l'Ordre des pharmaciens du Cameroun, Bertrand Njambong, a considéré que la coopération entre l'Algérie et les pays subsahariens dans le domaine de l'industrie pharmaceutique "est tributaire de la levée de plusieurs contraintes, dont celles liées à l'état des routes et aux ressources financières".