Des universitaires et chercheurs algériens et étrangers, ont appelé, mardi à Alger, à améliorer la qualité du contenu web en langue arabe qui représente à peine 3% sur l'ensemble de la Toile. Le président du Conseil supérieur de la langue arabe, Salah Belaid, a évoqué, lors d'une rencontre en marge du 21e Salon international du livre d'Alger (SILA), des ‘‘contraintes techniques'‘ dues en partie à l'absence d'une ‘‘terminologie'‘ standardisée des contenus web. Relevant un manque ‘‘flagrant'‘ d'informaticiens spécialisés dans la programmation, ce chercheur universitaire a précisé que les pays arabes comptent près de ‘‘75 millions d'internautes'‘ qui n'ont pour choix de navigation que ‘‘4500'‘ sites en langue arabe. Le responsable du département linguistique et arabisation auprès du géant Internet ‘‘Google'‘ de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, Fayeq Oweis, a déploré la ‘‘faiblesse de l'enseignement universitaire arabophone'‘ dans les pays arabes qui optent, a-t-il dit, pour l'utilisation du Français et de l'Anglais. Regrettant le manque de contenu scientifique, ce professeur de langue arabe à l'Université de Californie (Etats-Unis), a suggéré le développement de ‘‘plates-formes informatiques'‘ permettant une meilleure présence des contenus dont le tiers provient, a-t-il précisé, des forums en ligne et des réseaux sociaux. L'absence de linguistes et de traducteurs a également été signalée par Fayeq Oweis qui a relevé que 70% des internautes utilisent leurs langues maternelles dans la navigation. Selon la chercheure au Centre de recherche sur l'information scientifique et technique (CERIST), Hassina Alliane, l'insuffisance des contenus dans la langue arabe en ligne s'explique également par la multiplication des dialectes qui, de l'avis de l'intervenante, constituent une ‘‘richesse et non une contrainte'‘. S'appuyant sur un sondage, l'expert en technologie de l'information et de la communication, Younès Grar, estime, pour sa part, que 70% des internautes trouvent ‘‘faible'‘ le contenu en arabe sur Internet. Présent à cette rencontre, le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi a insisté sur l'amélioration de la ‘‘qualité'‘ des contenus numériques, rappelant que l'utilisation de l'Arabe, une des langues les plus diffusées après l'Anglais, était ‘‘très limitée'‘ sur la Toile. Le ministre a exhorté les académiciens et chercheurs algériens à développer des blogs pour diffuser leurs ouvrages afin d'assurer une ‘‘large visibilité'‘ des contenus scientifiques qualitatifs en langue arabe. Des rencontres thématiques sont organisées en marge du 21e SILA qui se poursuit jusqu'au 5 novembre.