Les Américains s'apprêtent à élire mardi leur 45e président lors d'un scrutin serré, où s'affrontent le républicain Donald Trump et la démocrate Hillary Clinton, un choix qui déterminera la nouvelle politique étrangère des Etats-Unis notamment envers le Moyen-Orient, le grand enjeu pour le vainqueur. Qui donc des candidats serait bon pour la politique étrangère et l'équilibre mondial. Trump qui défend un projet "isolationniste" pour les Etats-Unis où sa rivale démocrate, Hillary Clinton, prône au contraire l'"ouverture"? C'est en effet la question qui n'a eu de cesse d'être ressassée par l'opinion internationale. L'une des positions phares prises par Trump sur le Moyen-Orient est son profond scepticisme au sujet des interventions dans la région, en particulier en Irak et en Libye. En Syrie, M. Trump est favorable à laisser à la Russie plus de latitude d'action, considérant que "Moscou est mieux placé que les Etats-Unis pour intervenir dans ce pays". Son opposition actuelle à la "diplomatie interventionniste" des Etats-Unis a été un thème récurrent tout au long de la campagne présidentielle, qui se résume en ces propres termes : "Après quinze ans de guerre au Moyen-Orient, après des milliers de milliards de dollars dépensés et des milliers de vies perdues, la situation est pire qu'elle ne l'a jamais été". Mme Clinton, en faveur de la guerre présente un bilan peu reluisant en matière de politique étrangère des Etats-Unis surtout envers le Moyen-Orient. Pendant le mandat de la Secrétaire d'Etat Hillary Clinton, entre 2009 et 2013 - lors duquel elle a "façonné" la politique américaine vis-à-vis de la Russie, de la Chine, de l'Afghanistan et du Moyen-Orient -, elle a poussé, selon les médias, à plusieurs reprises le président Barack Obama à adopter une "approche plus militariste", en ce qui concernait l'engagement militaire américain en Libye et en Syrie. Elle a également clairement soutenu l'invasion de l'Irak en 2003 - la décision "la plus désastreuse" en matière de politique étrangère américaine. Malgré ses erreurs, Clinton la favorite mal-aimée Selon des analystes politiques, malgré les erreurs de jugements politiques de Clinton au Moyen-Orient, le monde se porterait peut être mieux, surtout lorsque l'alternative est représentée par les visions politiques "hasardeuses" et "imprévisibles" de Trump. Il se pourrait que Trump procède au retrait des forces de combat américaines et le déclassement de bases militaires dans la région. Dans les faits, il se détournera du Moyen-Orient. Aussi, l'idée d'imposer une "interdiction absolue de l'immigration musulmane" aux Etats-Unis, prônée par Trump avant de revenir sur sa proposition, devrait avoir des répercussions désastreuses en attisant les tensions parmi la communauté musulmane. En ce sens, il est possible de faire des pronostics plus fiables à propos de Clinton parce qu'elle a déjà dévoilé une partie de ses positions. Mme Clinton estime au contraire que la mesure proposée par Trump nuirait aux relations américaines avec le monde musulman et ne ferait qu'alimenter la capacité de recrutement de l'organisation terroriste autoproclamée "Etat islamique (EI/Daech). Elle propose de renforcer les liens et le dialogue avec les leaders des communautés musulmanes aux Etats-Unis. En outre, son administration se réengagerait probablement à déployer davantage de forces militaires américaines en Irak et à lancer une action militaire particulièrement robuste contre l'"extrémisme" dans toute la région. Par ailleurs, Trump a fait plusieurs déclarations au sujet des armes nucléaires qui remettent non seulement en cause plusieurs décennies de sagesse conventionnelle occidentale, mais éveillent également un sentiment de peur notamment au Moyen-Orient. Sur les relations avec l'Iran, le républicain Trump dénonce l'accord sur le nucléaire conclu par Barack Obama à l'été 2015, contrairement à Clinton qui soutient l'accord nucléaire avec Téhéran. L'élection d'un président américain se joue également sur les relations des Etats-Unis et l'Europe. A ce titre, Trump souhaite que les alliés des Etats-Unis au sein de l'Alliance Atlantique (OTAN) payent plus pour assurer leur propre sécurité. Si ce n'était pas le cas, il menace de sortir de l'organisation. Sur l'OTAN, Hillary Clinton prend l'exact contre-pied de M. Trump, considérant que l'organisation est au contraire un bouclier essentiel qu'il convient de renforcer pour faire face aux velléités d'expansion de la Russie. Sur un autre volet, celui de l'immigration, M. Trump appelle à l'édification d'un mur de 1 600 kilomètres le long de la frontière mexicaine afin d'endiguer l'immigration illégale en promettant que Mexico financerait le projet. De son côté, Hillary Clinton veut lancer une vaste réforme de l'immigration, avec notamment la régularisation des immigrants sans papiers à condition qu'ils n'aient pas commis de crimes violents. De son côté, Hillary Clinton veut lancer une vaste réforme de l'immigration, avec notamment la régularisation des immigrants sans papiers à condition qu'ils n'aient pas commis de crimes violents. Il reste que le résultat de l'élection présidentielle dans la première puissance mondiale, aura des répercussions "bien au-delà de ses frontières".