Des voix nombreuses, s'élèvent en Espagne, pour exiger de l'Etat à assumer "ses responsabilités historiques" l'appelant à adopter de façon effective, en décembre prochain lorsqu'il présidera le Conseil de sécurité de l'ONU, des mesures réelles pour la tenue d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental. Répondant en masse à l'appel de la Coordination espagnole des associations amies avec le peuple sahraoui (CEAS-Sahara), des centaines de personnes venues de diverses régions d'Espagne ont manifesté samedi dans la capitale pour y dénoncer "les accords de Madrid" du 14 novembre 1975 qui ont permis au Maroc d'occuper illégalement les territoires sahraouis et exiger la tenue d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental. Brandissant des drapeaux sahraouis et scandant "le Maroc coupable et l'Espagne responsable", "liberté et la paix au Sahara occidental", "justice pour le peuple sahraoui", les manifestants se sont rassemblés devant le ministère des Affaires étrangères pour exiger du gouvernement espagnol l'appui effectif de la cause sahraouie et de fixer une date pour la tenue d'un référendum quand il présidera en décembre prochain le Conseil de sécurité. Vaste élan de soutien et de solidarité avec les Sahraouis Emu par la participation massive des citoyens et citoyennes espagnoles dans cette manifestation, le coordinateur de la CEAS-Sahara, José Taboada a dénoncé le silence observé, depuis plus de 40 ans par les gouvernements du parti populaire et du parti socialiste et remercié les nouvelles formations politiques espagnoles telles que Podemos qui soutiennent cette cause. "C'est un jour historique. Nous resterons mobilisés jusqu'à ce que le peuple sahraoui recouvre son indépendance. Et pour ce faire, nous exigeons de notre gouvernement qui présidera le Conseil de sécurité en décembre prochain d'user de tout son poids pour fixer une date pour la tenue d'un référendum d'autodétermination comme solution politique juste, durable et définitive à ce conflit", a-t-il lancé. Par ailleurs, le Secrétaire général du parti Podemos, Pablo Iglesias, a soutenu que la question sahraouie demeure parmi les préoccupations de son parti sur le plan extérieur, rappelant que les résolutions internationales garantissent au peuple sahraoui le droit à l'autodétermination, "Podemos devrait être présent et soutenir toutes les causes justes à l'instar de la cause sahraouie", a-t-il affirmé devant ses militants. D'autres partis politiques espagnols à l'instar du parti nationaliste basque ont lancé récemment des appels exigeant de leur gouvernement de "réparer les erreurs du passé en parachevant le processus de décolonisation du Sahara occidental et la tenue d'un référendum d'autodétermination". L'Espagne "était la puissance coloniale du territoire ce qui l'oblige à achever le processus de décolonisation puisqu'elle continue d'être l'administrateur du territoire", a expliqué Jokin Bildarratz, porte-parole du PNV dans la commission des Affaires étrangères du sénat. Quant au parlement des îles canaries qui vient d'adopter une motion de soutien demandant au gouvernement de "faciliter" la tenue d'un référendum au Sahara occidental, exige de l'Espagne de "parachever le processus de décolonisation" du Sahara occidental. Dans sa motion, le parlement des îles canaries rappelle la nécessité de résoudre le conflit au Sahara occidental qui reste l'un des 17 territoires non autonomes reconnus par l'ONU. Même la ville de Santander, par la voix de son maire, Cesar Diaz, ainsi que plusieurs membres de son conseil, a "réitéré son ferme engagement avec la cause sahraouie et son peuple". D'autre part, le gouvernement provincial de Valence a accordé une somme de 200.000 euros à la fédération des associations de solidarité avec le peuple sahraoui qui sera destiné aux projets humanitaires dans les camps de réfugiés. Le directeur général de la coopération et de la solidarité au sein du gouvernement provincial de Valence, Federico Buyolo, a appelé pour sa part, "le nouveau gouvernement espagnol à faire un effort pour parachever le processus de décolonisation du Sahara occidental comme notifié dans les résolutions des Nations unies afin de réparer les erreurs du passé". Le vice-président du gouvernement de la Cantabrie, Eva Diaz Tezanos, ainsi que le ministre de l'Education, de la Culture et des Sports, Ramon Ruiz, ont assuré lors d'une réunion avec une délégation sahraouie, que le gouvernement de Cantabrie continue à soutenir la cause sahraouie qui nécessite la recherche d'une "solution pacifique et diplomatique". Enfin, le gouvernement de Cantabrie maintient plusieurs lignes de coopération avec les camps de réfugiés sahraouis, parmi lesquels le programme "Vacances en Paix", qui a permis cette année, l'arrivée en Cantabrie de 70 enfants sahraouis entre 7 et 12 ans accueillis par des familles la région. L'Espagne présidera durant le mois de décembre prochain, le Conseil de sécurité des Nations unies et cette opportunité lui permettra "de réparer les injustices" qu'a subi le Sahara occidental depuis plus de 41 ans en assumant sa responsabilité afin de parachever le processus de décolonisation et de soutenir l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental sous l'égide des Nations unies.