Des présidents de groupes parlementaires à l'Assemblée Populaire Nationale (APN) ont affirmé mercredi que la conjoncture économique à la lumière de laquelle le projet de loi de finances (PLF) 2017 a été élaboré "est très difficile", tandis que d'autres ont salué le contenu du projet y compris dans son volet relatif à la rationalisation des dépenses, tout en appelant à la diversification de l'économie nationale. La majoration des taxes et impôts influera sur le pouvoir d'achat, ont indiqué les intervenants à la séance plénière, présidée par Mohamed Larbi Ould Khelifa, Président de l'APN, appelant à la prise d'autres mesures incitatives au profit de l'investissement productif notamment au niveau local. A cet effet, le président du groupe parlementaire du parti du Front de libération nationale (FLN), Mohamed Djemai a dit que son parti saluait les acquis obtenus ces 15 dernières années, soulignant que son parti soutenait le PLF 2017. Le PLF 2017 propose une majoration d'impôts et de taxes pour la deuxième année consécutive, a indiqué Mohamed Kidji, président du groupe parlementaire du parti du Rassemblement national démocratique (RND), ajoutant que cette majoration "très douloureuse" pour le citoyen était "nécessaire" en cette conjoncture. L'intervenant a mis en exergue le maintien des facilitations dans le cadre du soutien à l'investissement et la rationalisation des dépenses publiques, appelant à l'accélération de la réforme fiscale, à la "décentralisation" de la décision économique et à l'octroi de plus larges prérogatives aux walis en matière de réalisation de projets de développement local. Ramdane Taazibt, représentant du groupe du Parti des Travailleurs (PT), a estimé que le PLF 2017 "est le résultat du renoncement par le gouvernement aux choix sociaux, ce qui nuit inéluctablement au pourvoir d'achat des catégories vulnérables de la société qui a reculé à 40%", fustigeant la réduction du volume des transferts sociaux et des affectations de la solidarité nationale. Il a appelé le gouvernement à recouvrer les recettes fiscales et des tarifications douanières non recouvrées, outre "les milliers de crédits accordés et non remboursés". "Les solutions existent en vue de faire face à cette conjoncture, s'il y avait seulement une véritable volonté politique", a-t-il estimé. M. Chafaa Bouiche, président du groupe parlementaire du parti du Front des forces socialistes (FFS) a mis l'accent sur l'importance de réaliser une entente politique national pour faire face à cette situation, soulignant que la crise n'était pas liée uniquement au recul des recettes de l'Etat en raison de la chute des prix du pétrole. La solution étant de réfléchir à des "réformes radicales", a-t-il indiqué. Le député a estimé que le projet de loi de finances 2017 "mènera le pays à un libéralisme cruel qui portera atteinte aux acquis sociaux et obligera le simple citoyen à payer la lourde facture des politiques défaillantes". M. Nacer Ababssa, président du groupe parlementaire des indépendants, a proposé la recherche d'autres ressources de financement et de diversification de l'économie, à cela s'ajoute la rationalisation des dépenses et le rapport des projets secondaires. Le parlementaire a précisé que l'encadrement du budget pour les trois années, 2017-2019, permettra au gouvernement d'anticiper sur les données futures, ce qui lui donnera une marge de man£uvre pour engager des actions et éviter d'éventuels crises. Le président du groupe parlementaire de l'Alliance Algérie verte (AAV), Abderrahmane Benfarhat, estime pour sa part que le projet de loi de finances 2017 est examiné dans un contexte interne "très difficile". Son parti, a-t-il ajouté, avait déjà mis en garde, il y a trois de cela, contre ce statu quo, mais ses propositions n'ont pas été prises en considération. M. Benfarhat a indiqué que le recours du gouvernement à l'augmentation des taxes et impôts et l'imposition de nouvelles taxes sont injustifiés et ne sont pas la meilleure solution pour couvrir le définit du budget. Il a plaidé dans sens pour la consécration des fondements de la bonne gouvernance, l'exploitation des ressources humaines et la recherche de nouveaux substituts pour financer le développement hors hydrocarbures.