Le conseil de la Nation a mis en exergue, lundi à Beyrouth, l'importance de la tolérance, un principe sur lequel l'Algérie a misé pour faire face au terrorisme et dans ses relations extérieures à travers sa médiation réussie pour le règlement des différents conflits dans la région arabe et africaine. Dans une allocution prononcée lors d'un atelier de trois jours à Beyrouth (Liban) sur "la diversité et la tolérance" dans la région du Moyen orient et Afrique du nord, le sénateur Miloud Chorfi a indiqué que la tolérance qui est un principe humanitaire et moral sous -tendant toutes les civilisations et prôné par toutes les religions, est désormais "une valeur quasi inexistante au sein des sociétés et partant dans les relations internationales, de plus en plus tendues". Le représentant du Conseil de la nation a affirmé que la valeur de la tolérance est la concrétisation de "la concorde dans un contexte des divergences", ajoutant que la tolérance, est non seulement un devoir moral mais aussi un devoir politique et légal. "Intégrée par la société et concrétisée aux plan juridique, politique, culturel et religieux, elle est à même d'éliminer toutes formes de conflits, de fanatisme, de discrimination et d'exclusion et d'instaurer la paix, la sécurité, la stabilité et la coexistence", a soutenu M. Chorfi. Rappelant que l'Algérie a adopté ce principe aussi bien dans sa politique interne que dans ses relations extérieures, notamment dans le cadre de la bonne gouvernance du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, il a précisé qu'"elle a misé sur la tolérance dans son épreuve face aux terrorisme et œuvré à la préservation de la cohésion de la société à travers la promotion des valeurs de tolérance et de solidarité et l'acceptation de la divergence". Elle a veillé dans cette démarche à conforter son référent religieux national et à relancer le développement économique sur la base de l'équité des chances, du respect des droits de l'Homme et de consolidation de la participation de la femme à la vie politique, a-t-il ajouté. L'Algérie a œuvré également à "la sensibilisation aux risques de l'extrémisme et du fanatisme, à la diffusion des valeurs de la réconciliation, de la concorde et la Rahma, au bannissement de l'exclusion et à la promotion de la culture de la paix et du dialogue, à la lumière de réformes juridiques et constitutionnelles "consolidant la démocratie, le pluralisme politique et l'Etat de droit", a-t-il expliqué. M. Chorfi a indiqué que le président Bouteflika a misé sur les valeurs de paix, de tolérance et de réconciliation à travers une approche "qui a prouvé son efficacité dans l'instauration de la paix et de la sécurité et la préservation de l'unité nationale". Ainsi, a-t-il ajouté, "il a réussi à venir à bout du terrorisme, à libérer les énergies en les orientant vers les domaines de développement et de progrès". Pour le président Bouteflika, la paix n'est pas un programme politique mais "un pari national incontournable", a affirmé M. Chorfi qui a indiqué que c'est dans cet esprit qu'a été initiée la loi de la concorde civile, promue en charte pour la paix et la réconciliation nationale. Le président Bouteflika a eu recours au plébiscite du peuple pour "concrétiser la politique la plus audacieuse, la plus claire et la plus crédibles et mettre un terme à la tragédie nationale, en se basant sur des valeurs humaines dont la tolérance", a déclaré M. Chorfi. Soulignant les résultats positifs des mesures de paix et de réconciliation nationale dix ans après leur mise en œuvre, le représentant du Conseil de la nation a indiqué que 9.000 personnes avaient bénéficié, jusqu'à fin 2014, de ces mesures, sans aucun cas de règlements de comptes ou de vengeance. Le pays s'est engagé ensuite dans l'édification d'un Etat de droit, l'amélioration de la bonne gouvernance et la réalisation de grands projets de développement et de profondes réformes politiques, économiques et judiciaires, a-t-il poursuivi. M. Chorfi a évoqué l'accompagnement du parlement algérien à cette stratégie "réussie" en contribuant à sa cristallisation à travers l'adoption de la loi de la Rahma en 1996 et la loi de la concorde civile en 1999, puis la charte pour la paix et la réconciliation nationale, approuvée en 2005 par le peuple algérien, et au bannissement de la discrimination religieuse et idéologique, en stipulant qu'"il est interdit de porter atteinte aux libertés de culte et d'opinion" et que "la liberté de culte est garantie dans le cadre du respect de la loi", conformément à la Constitution révisée et adoptée en février 2016. Sur le plan extérieur, "l'Algérie, partant de son expérience avant-gardiste, veille à la promotion du message de paix, de tolérance, de réconciliation et de dialogue et à sa consécration dans ses relations internationales, en tant que voie et langage pour le règlement pacifique des conflits à travers le monde", a-t-il affirmé. Ce politique s'est traduit à travers de la médiation algérienne réussie pour le règlement de différents conflits menaçant le sécurité de la région arabe et africaine, à l'instar du conflit entre l'Ethiopie et l'Erythrée ainsi qu'au nord du Mali, a-t-il souligné. M. Chorfi a affirmé en conclusion que la paix et le développement dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord "passent inéluctablement par la nécessité d'assainir les deux régions de l'occupation qui sème l'anarchie et qui est contraire aux valeurs de tolérance qui englobent le respect des droits de l'homme, quelles que soient la religion et l'ethnie, ainsi que ses aspirations à la liberté, à la dignité et à la souveraineté".